dimanche 15 septembre 2019

les marathoniens de la carte postale

Depuis que j'ai mis en place ma liste de questions, je reçois des réponses parfois pléthoriques, certains n'hésitent pas à répondre à 20 ou 30 questions.

Il y a celles qui sont souvent choisies et d'autres moins, je ferai une petite stat là-dessus, sans rien révéler des réponses reçues.

Mais très peu me posent des questions, après tout, ça me donne moins de boulot, mais je ne sais pas pourquoi : timidité, volonté de ne pas engager le dialogue au delà du simple envoi de carte (je ne vais nullement m'incruster, je réponds juste dans le message de remerciement, comme indiqué dans les règles du jeu).

Mais je crois qu'au fond, les gens ont envie de parler d'eux, et avec ces questions, cela leur permet d'aborder des sujets qu'il est impossible d'aborder de but en blanc sur un si petit espace quand on s'adresse à un inconnu (les limites de l'exercice, si on veut). Je persiste donc dans cette idée, mes cartes reçues y gagnent en pétillance.

Qu'écrire sur une carte, le sujet en taraude beaucoup. Je me souviens encore de ces mots de Sébastien Lapaque dans son "Théorie de la carte postale": On n'écrit pas une carte postale avec des idées, on écrit avec des mots, des jolis mots de tous les jours. C'est sans doute plus facile à l'auteur à qui les mots viennent à l'esprit et à la bouche si aisément, et qui, par profession, est habitué à s'adresser à des inconnus.

Un article de Slate sur lequel je suis tombée récemment parle de ces affres de l'écriture des quelques cartes achetées pendant les vacances. Je me suis souvenue de cartes envoyées alors que j'étais gamine, c'était toujours un  supplice. Je préférais écrire une longue lettre à quelques personnes choisies, avec plein de descriptions, de digressions (et bien sûr de trucs trop secrets pour voyager à découvert). Faire concis est un art.

Au bout de 5, presque 6 ans de postcrossing, j'ai mis au point ces derniers temps un petit texte façon "Did you know" qui me permet de parler en quelques mots de ma ville. Les gens me font des retours parfois enthousiastes, d'autres ne réagissent pas. Il faudrait quand même que je trouve des variantes parce que je ne veux pas non plus envoyer le même texte à tout le monde.



Je viens d'acheter un livre sur quelques histoires de Paris, des légendes urbaines ou des choses vraies, j'y puiserai peut-être quelques idées... J'ai d'ailleurs pas mal de bouquins sur la ville où on doit pouvoir trouver de bonnes histoires concises à raconter sur une carte postale. Je pourrai me limiter à mon voisin, le Père-Lachaise, ça donnerait déjà pas mal de matière.

Et puis cet article, toujours sur Slate, à propos de ce Néerlandais qui envoie et reçoit des courriers par voie maritime, littéralement. Je croyais que ce truc était une légende pour le coup, eh bien non, et ça continue encore. Je vais jeter quelques Did you know à la Seine et on va bien voir. Je mettrai une adresse mail pour recevoir un éventuel signe, de Normandie ou d'Outre Manche...

Fluctuat nec mergitur