mercredi 26 août 2020

une histoire des postes

C'est un gros livre tout jaune, gros comme un camion de la poste et qui contient autant de merveilles et de curiosités.
Non je ne l'ai pas lu, pas lu entièrement, j'en ai grapillé des morceaux et je continuerai, sinon je risque l'indigestion, pensez donc, 660 pages !

Il s'appelle Histoire de la poste dans le monde, il est paru en 2013 et l'auteur, Camille Allaz, a travaillé chez Air France dans le fret aérien.

C'est vraiment une tentative d'épuiser le sujet postal, on part de l'Antiquité à aujourd'hui.



Voici son plan :
1ère partie : la poste à relais de chevaux de l'Antiquité au 14ème siècle (avec notamment l'accent mis sur la poste romaine, le cursus publicus, qui met en place un système de poste à relais),
2ème partie : Le temps des messagers en Europe du 9ème au 15ème siècle
3ème partie : l'époque des postillons et des maîtres de poste du 16ème au 19ème siècle
4ème partie : 1774-1874 le siècle des révolutions postales
5ème partie : le siècle d'or de la poste 1875 - 1975 (incluant l'épopée de la poste aérienne, la poste pendant la guerre, les 30 Glorieuses)
6ème partie : à partir de 1975 : défis et perspectives

Un petit passage, dans la 4ème partie, est consacré à la désinfection du courrier (du fait des épidémies de choléra et de peste).
On y apprend que la purification des correspondances est une pratique ancienne, appliquée à Venise dès la fin du 15ème siècle, et que de multiples textes réglementaires existent à ce sujet en Europe, et notamment en France.
Il existe des stations de désinfection, basées dans les grands ports des pays d'Europe pour traiter le courrier venu du Levant.
Deux techniques sont mises en oeuvre :
Le trempage dans un lIquide désinfectant (vinaigre, solution parfumée) et la fumigation dans des vapeurs de soufre, de salpêtre, voire de tabac. Pour l'opération de fumigation,, les lettres étaient incisées ou perforées avec une pince purificatrice.
Le courrier subissant des retards du fait de ces opérations, il convenait d'en informer les destinataires, aussi des cachets spéciaux, qui font la joie des collectionneurs, étaient-ils apposés sur les correspondances ainsi traitées : "purifiée à Marseille", "purifiée à Livourne", ...
La pratique s'est éteinte au milieu du 19ème siècle, mais de rares cas ont perduré, comme en Suisse en 1920 lors d'une épidémie de fièvre aphteuse.
Les lettres n'étaient pas très jolies ni très lisibles après ces opérations, autant le dire.

Le livre regorge d'informations, mais peut-être, comme un gros gâteau, faut-il le savourer lentement. On peut, du fait de son découpage très précis, picorer des parties prises au hasard, c'est toujours agréable et instructif.

éditeur : Pygmalion (Flammarion) - disponible notamment sur Amazon ou fnac.com au prix de 27 euros

dimanche 2 août 2020

l'avenir du timbre postal

Sur Le Monde, Pierre Jullien, journaliste spécialisé en philatélie, interroge plusieurs artistes ayant créé des timbres pour La Poste sur l'avenir du timbre, et leurs propositions pour rendre celui-ci plus pertinent face à la dramatique chute du courrier postal.

Avec ce constat :

" Il y a vingt ans, les tirages des timbres dits « de collection » atteignaient plusieurs millions d’exemplaires : 3 millions pour le kiwi austral et le faucon crécerelle ; plus de 10 millions pour Gaston Chaissac (série artistique) ; 14 millions pour le championnat du monde de handball, etc."

" En 2010, ces tirages en baisse affichent encore de bons scores : 2,7 millions pour Mère Teresa ; 2,4 millions pour Louise Bourgeois"

 "Aujourd’hui, le timbre sur la cathédrale d’Amiens est tiré à 700 000 exemplaires ; le facteur d’orgue atteint 800 000 et Saint-Vaast-la-Hougue (le village préféré des Français) culmine à 900 000 exemplaires…"

Les entretiens sont menés avec :

Noëlle Le Guillouzic : « L’harmonie avant tout »

Jacques Jubert : « Le timbre étant une image, cette image doit parler sans qu’il soit besoin d’explication de texte »

C215 : « Une “Marianne” de couleur, pour donner un signe fort à la jeunesse issue de la diversité »

Marie-Laure Drillet : « Un timbre est réussi quand il transforme notre enveloppe en autre chose »

Guy Coda : « Il faudrait trouver au timbre un autre usage que d’être simplement collé sur une enveloppe »

Isy Ochoa : un beau timbre, « c’est une palette chatoyante et une composition qui font que le regard s’éternise dans l’image »

 Louis Briat : « La distorsion d’échelle et l’économie de moyens sollicitent la créativité »

Jean-Jacques Mahuteau : « Le mail art devrait être le pilier des classes artistiques jusqu’au bac ! »

Michel Granger : « Il faut qu’un timbre soit lisible avant d’être beau » 

 

La série est en cours, d'autres artistes vont être sollicités.