dimanche 6 février 2022

le postcrossing et la France

 Pourquoi est-ce que le postcrossing ne marche pas vraiment en France ? Pourquoi est-il finalement encore si méconnu ?

Plusieurs messages aussi au fil du temps de nos amis allemands pour s'étonner de notre faible présence, et le regretter, eux qui souvent connaissent bien le pays, même s'ils savent que le prix du timbre est un frein. Forcément, ils comparent, et s'interrogent.


Je n'ai pas de réponse définitive sur la question, mais ça n'empêche pas que je m'y penche :)

Mais pour répondre bref et grossièrement : merde, c'est un peu la honte...

Et sinon...

La France est un beau pays, première destination touristique mondiale, des paysages de rêve, des villes renversantes de beauté, des belles cartes postales variées (quoique de moins en moins), une population habituée au contact avec des gens venus de partout ailleurs, touristes notamment, alors pourquoi ?


J'ai identifié au moins six à sept raisons pouvant expliquer cela, mais sûrement en existe t-il d'autres, ou bien mes raisons sont contestables, mais cela n'engage que moi.

Un rapport à la correspondance écrite problématique, notamment chez les jeunes générations. Ce type de correspondance est assez passé de mode, beaucoup ne savent tout simplement pas comment envoyer un courrier postal, quel timbre mettre, quelles sont les limites de poids, où s'achètent les timbres (de plus en plus difficiles à trouver en dehors d'internet). Le passage de relais entre générations ne s'est pas fait, l'école non plus ne forme pas à la correspondance.

A la fin des années 70, au collège, notre professeur de français avait consacré tout un cours à la correspondance postale : comment cadrer et rédiger une adresse, etc. Inimaginable aujourd'hui !

J'ai presque envie de rapprocher ce manque d'appétence pour l'écrit avec la situation de la presse écrite en France, y compris quand elle était encore puissante, avant l'avènement d'internet. Dans ce pays, les tirages des journaux ont toujours été faibles, et cela semble aussi avoir été le cas pour les autres pays latins, Italie et Espagne en particulier (qui sont aussi faibles en nombre de postcrosseurs). Surtout si on les compare avec les tirages des pays plus au nord. Je me souviens avoir lu un article à ce sujet il y a plus de 20 ans, faisant état de la faiblesse traditionnelle de la presse écrite en Europe du sud. En France, le média le plus puissant et le plus respecté et jugé le plus fiable a longtemps été la radio.

L'image de l'Anglais et surtout de l'Anglaise s'adonnant au penpalling est très prégnante (peut-être à cause du climat ?), cela reste moins fréquent en France, surtout passé un certain âge. Et je crains que ce soit encore plus rare avec les Millennials, même s'il existe des exceptions du fait que certains sites ont promu le postcrossing, comme le site destiné aux jeunes femmes : Madmoizelle.

Dans ma génération (née au milieu des années 60), j'étais déjà un peu une exception parmi mes amis à avoir des correspondants dans plusieurs pays (une copine fan d'astrologie y avait trouvé une "explication" dans mon thème astral en raison de je ne sais plus quelle configuration !), et encore plus au long cours. Les autres avaient plutôt des correspondants liés à des échanges entre familles (en s'invitant les uns chez les autres).

Écrire a souvent été vu comme une corvée chez beaucoup, il faut écrire ses cartes de vœux, il faut répondre à celles reçues, j'ai pris du retard, ou je n'ai pas répondu. Mélange d'agacement et de sentiment de culpabilité, j'ai vu cela toute mon enfance chez les adultes autour de moi. Pourtant beaucoup de profs habitués avec l'écrit. 

Le téléphone ne s'est diffusé dans la société française que tardivement, à la fin des années 70. Le Monde le rappelait dans un article récent. Nous avons eu le téléphone à la maison en 1978 (plusieurs mois d'attente après avoir fait la demande), avant on utilisait les cabines téléphoniques (pour appeler les rares qui avaient déjà le téléphone). Je pense que c'est là qu'a été porté le coup de grâce de la correspondance, notamment utilitaire. J'ai vu toute mon enfance ma mère écrire (et recevoir), à ses sœurs, à ses parents, à ses amis, à mon père, pour donner des informations sur les dates d'arrivée, sur la santé, ou toutes sortes d'informations pratiques, des lettres courtes et utilitaires, souvent au format A5, qui étaient extrêmement utilisées jusque dans les années 70 et ont été remplacées par le coup de fil ensuite. La boîte aux lettres était un instrument quotidien, une source d'information extrêmement importante pour se passer des messages très pratiques. J'écrivais à mes cousines qui habitaient à 15 kilomètres. Le bloc de correspondance, les timbres, les enveloppes, traînaient toujours à portée de mains. Le bon maillage territorial par la poste a joué dans sa popularité, le rappelle Le Monde dans son article. La Poste en France a longtemps été très importante, et efficace malgré la taille du pays, un acteur essentiel de l'aménagement du territoire. 

Le téléphone puis internet l'ont littéralement tuée dans ses usages les plus quotidiens, d'abord par les particuliers, puis les entreprises et les pouvoirs publics qui se sont reportés massivement sur le net. Aujourd'hui plus aucune démarche ne se fait par écrit (et les personnes âgées ou celles qui ont du mal avec l'informatique, souffrent, on parle d'illectronisme).

Alors forcément tout cela joue dans l'imaginaire, dans la culture. Pour les jeunes générations, la lettre, le courrier, c'est inexistant ou presque. Les livres, le cinéma, toutes les représentations culturelles qui pourraient avoir un impact désertent peu à peu cela aussi, qui sort du champ. Si ce n'est plus montré, cela n'existe plus.

Les langues étrangères : Alors qui pourrait bien écrire des lettres ou des cartes postales en France aujourd'hui, facilement, en maîtrisant l'usage ? Les générations les plus anciennes. Celles-là même qui se plaignent de ne plus recevoir de courrier et de cartes postales... et qui l'ont pourtant bien connu.

Et là vient se poser le problème de l'anglais qui est vraiment épineux dans ce pays. L'enseignement des langues étrangères n'est pas le meilleur qui soit, les gens ont oublié comment écrire en anglais (s'ils l'ont jamais appris !), il y a aussi chez certains une posture politique à cause de l'invasion de la langue anglaise partout. Le français est sanctifié, c'est une langue que les gens adorent ici, dont ils sont fiers, et y renoncer, c'est un peu renoncer à son âme, à qui on est. On est maladroit dans une autre langue, on perd nos tournures spécifiques, l'humour ne passe pas pareil, le second degré, bref on n'est plus nous-mêmes ! 

Les plus jeunes, qui le parlent mieux (quoique pas toujours) n'écrivent pas... 

Des postcrosseurs m'ont fait remarquer que les gens ici font souvent semblant de ne pas comprendre quand on leur parle en anglais (quand ils répondent à ma question sur ce qu'ils n'aiment pas en France). Il y a un côté têtu, bourru, non putassier, les gens peuvent être assez cash surtout dans les classes populaires, les emplois de service, etc. qui sont directement au contact des clients. S'exprimer en anglais alors qu'on est en France, il y en a certains que ça révolte, littéralement. Et on ne dira rien de l'antagonisme historique France/Angleterre, très prégnant encore :)) Les bisbilles franco-anglaises, qui sont aussi le cas outre-Manche, sont un sujet éternel de conversations. On peut en rire ou le déplorer mais on n'efface pas le passé d'un coup de chiffon, ça reste un sujet assez passionnel.

A la différence d'autres sites, le postcrossing impose l'anglais presque partout, le site n'est pas multi traduit comme l'est le bookcrossing, il est évident qu'en France, ça ne peut pas vraiment passer et que c'est une limite pour le faire connaître. Renvoyer les gens vers un lien en anglais, ici, c'est rédhibitoire. Imagine t-on un Amazon en anglais uniquement ? Je pense qu'au moins une page de présentation (et une FAQ) dans plusieurs langues serait vraiment nécessaire pour que chacun puisse entrer dans l'univers.

Aurais-je fait du postcrossing si je n'avais pas continué à baragouiner un peu d'anglais du fait que je suis en contact avec des amis anglophones depuis longtemps ? Probablement pas, j'aurais tout oublié de la langue, comme c'est le cas de l'espagnol que je comprends sans être capable de faire la moindre phrase.

Pourtant quand on le pratique depuis un certain temps, on réalise que beaucoup de postcrosseurs comprennent le français, et beaucoup vous écrivent dans cette langue, c'est renversant et toujours émouvant surtout quand ça vient de pays où on ne s'y attend pas. Avec le temps j'ai l'impression de recevoir et d'écrire de plus en plus souvent en français.

Après ces deux grosses raisons, je voudrais en ajouter d'autres qui, si elles sont plus minoritaires peut-être (et encore !), peuvent aussi avoir une influence.

L'argument de la sécurité : J'avoue que c'est la première chose qui m'est venue à l'idée. Quoi, mon adresse va être diffusée à tout un tas d'inconnus ? Je ne vis pas dans un pays au bout du monde que seuls quelques happy few viennent voir, je vis dans la capitale de la première destination touristique mondiale. Et d'imaginer des inconnus rôdant autour de mon logis, les premiers temps...

Cet argument effleure tout le monde, ne rêvons pas. Les Français sont sensibles à la sécurité, et méfiants aussi, on n'ouvre pas facilement sa porte ici, qu'elle soit réelle ou virtuelle. 

Mais pas qu'eux. De l’Américaine qui donne une adresse en PO Box (ou parle de ses très gros chiens, gentils mais sait-on jamais) aux Allemands qui racontent ne pas vouloir recevoir de leur propre pays en raison du nombre de postcrossseurs qu'il y a et qui avancent l'argument de la sécurité, ou encore de cette phrase qui revient tout le temps : je suis "happily married" pour écarter encore une autre sorte de risque... Beaucoup y pensent. C'est déjà assez que votre maison, votre immeuble se balade sur Google Street View... Pour vivre heureux, vivons cachés, dit un proverbe ici.

On se rend compte avec le temps que le risque est ténu, et concerne plutôt des lourdauds de l'envoi du courrier par des systèmes postaux possiblement défaillants (cf. article précédent) mais on y pense, forcément, et surtout on y pense dès le départ et cela peut-être un frein. Je me souviens d'un article apocalyptique sur le site de l'Alliance Française prévenant les parents du danger du postcrossing, sans aucune sécurité pour les enfants. C'était gratiné (et très exagéré), mais cela dit les craintes de l’époque, où comme le disait je ne sais plus quel penseur, les deux figures du mal moderne sont constituées par le terroriste et le pédophile. 

Le système qui ne met en contact que dans un seul sens (soit émetteur, soit récepteur d'une carte) avec un bassin très large sur lequel il n'est pas possible d'influer (sauf à la marge) est pourtant de nature à réduire les risques.

L'argument de l'atteinte à la vie privée, ou du moins du manque de discrétion d'une carte postale circulant à découvert : c'est aussi quelque chose qui a fait tilt chez moi au départ, et qui encore maintenant me gêne. Qu'on lise mes cartes postales. Pourtant, c'est bien innocent une carte postale, il n'y a aucun secret d'Etat, oui mais voilà, je suis d'un naturel assez secret et je n'aime pas savoir qu'on lit mon courrier. A Paris, la situation est aggravée par le fait que le courrier est distribué par les concierges d'immeuble et non par le facteur. En termes d'éthique, de connaissance de l’environnement juridique du courrier (intégrité des correspondances, respect du secret de la correspondance, etc.), ce n'est pas pareil. Je n’aime pas que l'employé de celui qui me loge me distribue mon courrier, je n'aime pas le mélange des genres. Pas plus que je ne place mon argent chez mon employeur qui est aussi une banque. Pour vivre heureux, vivons cachés, vous dis-je. 

Je suis sûre que cette idée effleure pas mal de gens, savoir qu'on va lire leurs cartes postales (même si c'est strictement interdit ! - mais hélas méconnu), dans les villages ou ailleurs, c'est agaçant. Il parait que certains facteurs font des retours là-dessus, commentent, lisent, etc. visiblement ceux-là n'ont pas été briefés...

C'est pour cela surtout que j'ai demandé dès le départ une enveloppe, et cela a été renforcé du fait que je recevais des cartes postales abimées. 

Un postcrosseur actif entraîne une grande augmentation du volume du courrier, surtout dans un contexte où partout ailleurs il s effondre. Du coup ce courrier est encore plus remarquable et passe moins discrètement. 

L'argument du prix du timbre : pas besoin de  s'étaler là-dessus, le prix du courrier à l'international notamment est totalement déraisonnable, délirant. Pour les petits budgets, pour les jeunes, payer 1,65 euros c'est énorme. Et pour des retraités, cela peut l'être aussi. Entre les deux, reste la grande question : qui a le temps de faire du Postcrossing quand il ou elle mène une carrière très prenante. Ça aussi, c'est un frein, quand on a des moyens, on n'a pas forcément le temps... 

L'argument de l'absence quasi totale de promotion du postcrossing dans les médias français. En plus de la désaffection pour le courrier et du prix du timbre que tout le monde stigmatise, le postcrossing, depuis le début, est tout simplement complètement ignoré par les journalistes. Je ne compte plus les articles portant sur la carte postale où il n'est JAMAIS mentionné, tout simplement parce que le journaliste ne le connait pas. Je ne compte plus le nombre de courriers que j'ai fait pour rectifier cette erreur et essayer de le leur faire connaitre, en national ou en local. Et ce sans parler de livres écrit sur le sujet carte postale (comme celui de Sébastien Lapaque) sans aucune mention du postcrossing, l'auteur, journaliste au Figaro, ne le connait visiblement pas non plus. Et il écrit pourtant un livre hommage à la carte postale. Le musée de la carte postale à Antibes ne parle jamais du Postcrossing, la Poste l'ignore tout autant (pas un mot dans son musée, où il aurait pu figurer au titre des nouveaux usages de l'écrit). Pierre Jullien journaliste philatélie sur le Monde n'en parle jamais non plus. Je n'ai jamais rien lu à ce sujet dans les revues consacrées au timbre, il est vrai que je ne les achète que sporadiquement. Néant total.

Je n'ai plus la télévision depuis longtemps, mais cela m'étonnerait qu'on en parle là aussi (rêvons).

Abonnée de longue date au Monde, j'ai accès à leurs archives. Le postcrossing a été évoqué UNE fois, au milieu des années 2000, dans un bref billet fourre-tout, sans être aucunement présenté, expliqué, de façon à ce que l'activité soit comprise du lecteur et lui donne envie de s'y intéresser. Je voulais d'ailleurs au départ faire un article à ce propos depuis déjà quelques temps : les résultats des recherches dans les archives des journaux sur le mot "postcrossing" parce que c'est édifiant. Finalement, le billet aura pris une autre tournure.

Comment expliquer cette désaffection des médias? Qu'aurait-il fallu faire et que faudrait-il faire pour remédier à cela, si ce n'est pas trop tard ? On se rend compte que finalement, ce ne sont pas des médias qui sont traditionnellement pourtant attachés à l'écrit qui en ont parlé, mais plutôt des sites internet, des blogs, des lieux un peu décalés à la recherche de quelque chose d'original... Et ce alors même que l'activité est plutôt de nature consensuelle, populaire, et susceptible de parler à beaucoup. Comme le disait quelqu'un, une carte postale, ce n'est pas intimidant, c'est un objet du quotidien que tout le monde peut s'approprier. Et pourtant...

On ajoutera que les intellectuels, longtemps très prescripteurs en France, sont beaucoup trop élitistes pour s'intéresser à la carte postale. On pourrait s'intéresser à la sociologie des postcrosseurs par ailleurs, mais ce n'est pas ici que vous verrez par exemple des profs de fac faire du postcrossing, comme j'en vois dans plusieurs autres pays régulièrement, ou des médecins, des ingénieurs. Je ne pense pas que ces catégories soient très représentées dans le postcrossing français. On en voit très régulièrement ailleurs pourtant. 

Un positionnement singulier, qui fait tout le charme de l'activité, mais ne facilite pas sa compréhension

Comment ? Tu envoies à quelqu'un mais cette personne n'a pas le droit de t'envoyer ? Et pourquoi ? Ce serait mieux si vous échangiez non ? La correspondance avec l'étranger, c'est des lettres où on apprend à se connaître petit à petit, on échange sur nos modes de vie, nos coutumes, notre univers, on cherche nos ressemblances et nos dissemblances.

Le postcrossing est avant tout un acte gratuit, poétique, un one shot, qui n'est pas forcément facile à comprendre et à expliquer d'ailleurs, c'est en postcrossant qu'on devient postcrosseur et qu'on en saisit les subtilités et la beauté du geste. 

Il se définit plus par ce qu'il n'est pas que par ce qu'il est.

Subtil et ambigu, il porte peut-être en lui ses propres limites : malentendus, définition floue, intérêts divers (tout le monde retire quelque chose du postcrossing mais pas la même chose) et étrange mélange de curieux, de communicatifs, d'introvertis, de compulsifs, de créatifs et de très plan-plan, de rigides et de cools, de collectionneurs et j'en passe.

 

préoccupations concernant la sécurité sur Postcrossing, problèmes réitérés avec la Russie

 J'expérimente des problèmes de sécurité sur Postcrossing qui m'alarment un peu.

Malheureusement, ces problèmes concernent, pour la 2ème fois au moins, le même pays : la Russie.

Il y a quelques années j'ai été la cible d'une femme agressive de ce pays qui m'envoyait je ne sais combien de mails pour que j'enregistre une carte postale que je n'avais jamais reçue. Elle communiquait chaque fois le numéro de la carte postale, en me demandant de "faciliter son enregistrement" ce qui évidemment me rendait plus que suspicieuse.

Il a fallu que j'alerte Postcrossing pour que cela s'arrête.

La postcrosseuse d'une extrême mauvaise foi m'avait de surcroît accusée par la suite de ne pas avoir enregistré non plus une seule, mais 5 cartes postales qu'elle m'aurait adressées... Du délire complet.

Je n''ai jamais compris pourquoi un tel acharnement à mon égard. La seule piste dont je dispose est que cette postcrosseuse avait des liens, peut être des origines, en Israël (on le voyait sur son compte instagram, si je me souviens bien). Or mon nom a des consonances arabes. Bien que je ne sois pas du tout partie prenante dans le conflit qui existe, et que je vois tout cela de très très loin, je me suis demandé si cette personne ne me ciblait pas à cause de cela, refusant par exemple de m'envoyer une carte postale, puis me harcelant pour que j'enregistre malgré tout quelque chose qui n'avait pas été reçu.

Ce ne sont que des suppositions, je le précise, mais je n'ai aucune autre piste, et j'ignore toujours les raisons de cet acharnement incompréhensible de cette postcrosseuse.

Il y a eu parfois des messages pouvant induire un doute, une forme de racisme larvé, mais jamais clairement exprimé... de la part de certains postcrosseurs (d'autres pays). Pas de certitude là encore, juste un malaise. Je suis passée à autre chose, et voilà.

Plus récemment, j'ai été avisée qu'une lettre recommandée m'attendait au comptoir local de la poste (un commerce qui fait quelques activités postales). Diantre, qui peut m'envoyer cela ?! Je suis immédiatement partie à la recherche sur internet des traces de ce courrier, pour savoir qui pouvait bien agir ainsi! Aujourd'hui, les objets recommandés sont aussi suivis, et disposent d'un code-barre. Ce recommandé vient de Russie !

Or je ne connais strictement personne dans ce pays, et surtout la façon dont se présentent mes coordonnées sur l'avis de passage laissé par la poste est en tous point semblable aux coordonnées que j'ai confiées à Postcrossing. Ca ne peut être confondu avec rien d'autre, j'ai pris des mesures dès le départ en ouvrant mon compte pour que l'adresse utilisée soit immédiatement caractéristique dans sa présentation, pour des raisons de sécurité. Je n'entre pas ici dans les détails.

Il est TOTALEMENT exclu que j'aille chercher un courrier recommandé émanant d'un inconnu. La remise d'un objet recommandé se fait contre signature, qui est un élément sensible et important de l'identité, et que je n'entends pas divulguer. Si la personne a envoyé le recommandé avec accusé de réception, elle disposera de ma signature.

C'est très choquant, ce n'est pas pour cela que je pratique ce loisir, pour recevoir des recommandés. Je ne vais pas aller non plus tous les 4 matins à la poste pour aller chercher du courrier de ce type dans le cadre d'un hobby.

Postcrossing a été alerté le 26 janvier dernier de la situation par deux messages déposés sur son site (car le message était trop long pour contenir en un seul).

Amis Russes, si votre système postal est mauvais, battez-vous pour le changer, prenez-vous en main, mais ne faites pas payer aux autres les conséquences de cela. L'envoi d'un recommandé est un acte agressif, impoli et inamical, c'est très mal vu et réservé à des situations, notamment juridiques, particulières qui n'ont pas leur place dans ce hobby.

Peut-être s'agit-t-il d'un newbie qui a agi avec une grande maladresse, cela, je ne peux le savoir, mais cela n'excuserait pas cette attitude, qui doit être prévenue.

Vous aggravez l'image de votre pays, et en ces temps troublés, ce n'est franchement pas la chose à faire !

Je précise par ailleurs que je ne souhaite pas du tout recevoir autre chose qu'une carte postale par postcrossing. J'indique : "sous enveloppe si possible pour protéger la carte" (car la poste peut les traiter sans délicatesse). Mais je ne fais collection de rien, les pièces et billets de banque sont interdits dans le courrier en France (et posent aussi un problème d'hygiène, en ces temps de pandémie !) et ne m'intéressent pas du tout. Je n'aime pas franchement le thé, et j'ai tout ce qu'il me faut chez moi : seule votre carte postale m'intéresse (et encore, même pas pour des questions de collection), ça tombe bien : c'est l'objet exact de ce hobby : on s'envoie une carte postale (et point barre). Et si elle n'arrive pas, eh bien ça arrive,: passez à autre chose.

Je ne suis pas non plus intéressée par les échanges privés, la recherche de correspondants, les direct swap ou autres. Merci d'en tenir compte, c'est écrit sur la page de mon profil. Je ne voudrais pas avoir à rappeler sur des pages et des pages les règles d'éducation et de décence élémentaire que tout un chacun devrait connaître.

Au-delà de cela, je voudrais rappeler le risque qui existe en matière d'usurpation d'identité : avec votre nom, votre adresse, et de surcroît votre signature, une personne mal intentionnée peut faire des dégâts : soyez attentif à qui vous confiez tout cela ! J'ai travaillé dans le domaine juridique, j'en connais un long rayon sur la question. Restez prudents. Le monde est ce qu'il est, les inégalités de richesse, de chances, ou tout simplement les écarts éthiques sont autant de risques, et aussi quand des mondes très différents sont en contact, il faut garder sa fraîcheur si possible sans être non plus trop naïf.

99,99% des personnes, sont correctes, sur postcrossing et ailleurs (soyons optimiste avec les chiffes) Reste le reste. 

Pas de carte postale recommandée SVP, veuillez laisser vos grossièretés à la maison.

Au-delà interrogez-vous sur ce que vous mettez dans un loisir, la charge d'intérêt, de passion, d'engagement, au-delà d'une certaine limite : vous avez clairement un problème. Détendez-vous, prenez du recul, et permettez à vos destinataires de le faire aussi, sans les agresser. Ca n'a pas été prévu pour cela.