E.S.C.A.R.G.O.T.S.

 Cela faisait longtemps que j'y pensais : j'ai créé une petite page consacrée aux escargots sur ce blog.

Ils sont mes compagnons depuis bientôt trois ans et ont pris de plus en plus de place, beaucoup de joies, et quelques drames aussi.

Le Guardian relate que l'escargot est l'animal officiel du confinement, c'est assez vrai que l'escargot vous oblige à ralentir, à faire un pas de côté, à voir les choses avec plus de recul et de sagesse, si possible. Ils sont entrés dans ma vie à un moment particulier, et je m'aperçois qu'ils correspondent à bien des évolutions de ma vie.

Cette page comporte surtout des liens, des informations que j'ai accumulées au fil de ces dernières années, que j'ai regroupées en thèmes : culture, sciences, informations générales.

Je suis souvent interpelée par des gens qui trouvent un escargot et se demandent quoi en faire, comment s'en occuper, je me disais au début que j'allais mettre des infos de ce genre : nourriture, habitat, soins de base. Et puis je me suis dis qu'internet avait déjà bien des ressources à ce sujet, d'autant que je l'aurais fait en français alors que les gens qui viennent me poser des questions viennent de pays étrangers très souvent aussi et ne parlent pas forcément la langue.

Alors peut-être que je ne le ferai pas, ou peut être que si, on verra. 

L'escargot est un animal fragile-pas fragile, quand tout va, c'est ok, quand il commence à ne pas bien aller, ça peut, c'est souvent, très mauvais signe. Là dessus, la pharmacopée est assez indigente et on en est réduit à faire du DIY et quelque peu du bidouillage avec des plantes et autres remèdes de sorcièr-e-s plus que de produits réellement scientifiques malheureusement.

C'est un animal hors des clous. En animalerie, vous lui achèterez aussi bien des produits pour chiens que pour poissons ou lapins, ou encore tortues, il n'existe pas, n'est pas reconnu, c'est à vous d'inventer le mode d'emploi, d'où le léger stress qui saisit les débutants. D'autant que souvent, vous ne voulez pas avoir un escargot, vous tombez sur lui, il entre dans votre vie par effraction, dans vos légumes, dans votre frigo, et débrouille-toi !

Alors j'ai fait à ma façon, avec des erreurs, sûrement, mais en lisant, lisant lisant le max de choses à son sujet. En échangeant avec des gens, notamment sur instagram, en interpelant aussi parfois des "sachants", personnes chargées de sorties naturalistes, bibliothécaires à même d'actionner des leviers pour avoir des réponses... J'ai parfois été déçue (euphémisme). L'animal reste mal connu, peu étudié, et les questions tombent dans le vide.

Je suis encore frappée par ce que me relatent certains, à qui on vend cet animal (car il se vend !) en leur expliquant qu'il faut leur donner de la salade, et puis voilà. Vraiment ? Pas un mot sur le sel ? L'habitat ? L'hygiène ? Le taux d'humidité ? La reproduction ? Il y a des margoulins partout. Alors le boulot, c'est d'allumer chez le débutant les questions qu'ils ne se pose pas du tout, et d'éteindre parfois les questions sans intérêt qui semblent l'obséder :)

Les malacologues (scientifiques spécialistes de l'étude des escargots maritimes et terrestres) sont très très peu connus, très peu visibles, et aussi sûrement assez rares. leur champ d'étude est immense et les mers lointaines sont sans doute plus attirantes que les cornu aspersum et autres cepaea nemoralis de nos parcs et forêts.

J'ai le souvenir d'avoir au début cherché désespérément des réponses au sujet de croisements inter-espèces, sujet totalement inconnu apparemment On m'a presque traitée de menteuse quand je disais que mes escargots de deux espèces différentes s'accouplaient, et qu'ils ont pondu des œufs (stériles). Et puis l'un d'entre eux a fini par trouver son alter ego et a pondu des œufs qui ont donné des petits cornu aspersum, et je suis passée à autre chose, mais je n'ai pas oublié ce parcours, à essayer d'avoir quelques réponses et à comprendre que le sujet n'était tout simplement pas étudié et qu'il n'y avait pas d'interlocuteur. 


L'escargot n'est pas un jouet, il vit 5 ans, voire plus dans un terrarium, ce n'est pas un caprice, il réclame des soins. Actuellement quelqu'un me pose des questions et a décidé d'acheter un terrarium après avoir trouvé un escargot, et d'en mettre dedans 10 de plus récoltés tout récemment. J'essaie d'expliquer qu'un terra se construit petit à petit, ainsi qu'une relation avec l'animal, que la nature n'est pas un supermarché où on se sert et on rafle tout, mais peine perdue, la pulsion, le délire consumériste, l'immédiateté sont là, dont feront les frais les pauvres bestioles sûrement car une personne qui agit ainsi de façon aussi pulsionnelle changera de caprice aussi vite qu'il est venu... 

D'autant qu'un escargot, ça peut être très chiant, il faut le savoir, ça dort beaucoup et longtemps, vous pouvez ne pas en voir certains pendant des mois. Mais voilà, on est en mai, ils sont partout, allègres, frétillants, et si jolis... 

Les escargots en chocolat, c'est bien aussi, n'hésitez pas !

 

page commencée le 25 mai 2021 

page en contruction

Depuis septembre 2018, où j'ai rencontré Basile (plus exactement, ramené par inadvertance Basile à la maison), un petit cornu aspersum, je suis tombée amoureuse des escargots.

Je tiens un petit compte instagram sur mes animaux @basilelescargot

Au fil du temps, j'ai rassemblé connaissances, anecdotes, informations sur l'escargot. C'est toujours insuffisant, il manque toujours quelque chose, mais... j'en sais plus aujourd'hui qu'hier, et beaucoup moins, je l'espère, que demain.

L'idée est de faire une page dédiée à cet animal, on va voir quelle forme cela prendra petit à petit.

 

 Quelques informations générales sur les escargots

La revue Salamandre a consacré un numéro à l'escargot, aussi bien dans la revue pour les grands que dans celle pour les petits.

Il existe un film, fruit de trois années d'observations, intitulé L'escargot dans la spirale du temps également édité par Salamandre.

Un bon ouvrage pour identifier les escargots :  Guide des mollusques terrestres chez Belin, avec nombreuses photos.

Je ne possède pas le Delachaux et Nieslé, que je n'ai pas pu feuilleter non plus pour l'heure. Certains commentateurs font état de dessins et non de photos, ce qui rend l'identification difficile, en revanche je suis preneuse s'il comprend des détails (alimentation, âge atteint, etc.) que je n'ai pas trouvés dans d'autres ouvrages. 

La FCPN édite des fascicules qui concernent les escargots, notamment. 

- Guide d'identification

- Sur la trace des escargots et des limaces : cahier pédagogique et ludique

Vite, fuyons, des fraises, quelle horreur ! Petits cepaea


L'escargot dans la littérature, dans l'art, les légendes et les mythes

Un livre délicieux intitulé en anglais : The sound of a wild snail eating, par Elisabeth Tova Bailey, publié en France chez Autrement : Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage, relate la rencontre entre une personne malade, alitée et un escargot, ses observations et anecdotes sur l'animal, le fruit de ses recherches à son sujet. 

Sepulvedra a aussi écrit sur l'escargot.  

Vincenot, et son pape des escargots devrait aussi parler de notre gastéropode dans cette histoire bourguignonne que je n'ai pas lue, mais qui était à la maison et dont ma mère faisait grand cas.

Pour une vision un tant soit peu horrifique, on n'oubliera pas la nouvelle de Patricia Highsmith, l'amateur d'escargots...

Connaissez-vous lou carcolh cet escargot du folklore landais ? Encore un vilain.

Quelqu'un s'était intéressé à l'escargot dans l'art,  Au Japon, l'animal semble être assez souvent représenté au moyen de sculptures, comme ce netsuke en bois. définition netsuke. J'ai vu passer il n'y a pas longtemps sur instagram une vente d'objet en métal de l'ère Meiji représentant un escargot.

J'ajoute un lien vers un joli article sur la symbolique de l'escargot. Je connaissais une partie de celle-ci mais pas tout.

 Chez les Mayas, Pawahtun est une divinité importante portant un habit de coquille d'escargot, ou sortant de cette coquille. Un site en espagnol en parle.

Un conte kanak relate l'histoire d'un crabe aux pinces mauves et d'un escargot qui finirent brûlés faute d'avoir respecté le plan de départ dans leur entreprise commune, et ce, malgré l'avertissement du sage escargot !

La ville de Paris, avec ses 20 arrondissements qui s'enroulent, rappelle le thème de l'escargot.

En cuisine, on peut citer Le petit-gris, dix façons de le préparer des merveilleuses éditions de l'Épure. Bien qu'abstinente, je ne rejette pas cette consommation, qui est aussi un élément de notre culture. Je n'y participe pas, c'est tout. 


Curiosités 

Quand Voltaire s'amusait à couper la tête des escargots (et qu'elle repoussait) : les expériences du philosophe retiré en son jardin, et fou furieux de la décollation des escargots et limaces, pour le bien de la science ! 

L'escargot serait l'animal de compagnie parfait en temps de pandémie : article du Guardian, mais qui relaie aussi d'autres articles sur le sujet.

Un thermopolium, sorte de comptoir dévolu à la street-food, découvert à Pompéi, témoigne que les Romains mangeaient déjà des escargots. 

Espèces particulieres... Notamment chez les escargots de mer, on trouve quelques spécimens assez croquignolets.                                                                                                                                                                Je connaissais le milk snail, le glass snail, voilà qu'il existe l'extraordinaire moon snail, en français : natice. Voici une vidéo qui montre bien cette étrange créature, qui a des mœurs très poétiques, regardez comment elle pond ses oeufs.


Du point de vue des scientifiques : biologistes, chercheurs, malacologues, environnementalistes,...

Escargot dextre, escargot senestre, c'est tout un sujet chez les passionnés du gastéropode... Libération a relaté l'histoire de Jeremy. dans deux articles : article 1   article 2. Plus récemment, j'ai trouvé un article dans le Monde (abonnés uniquement) qui fait état des dernières découvertes : l'escargot senestre, si rare, aurait subi un accident au cours de son développement, d'où le fait que ce ne soit pas héréditaire. L'inversion des organes existe aussi chez l'humain.

Vers de terre, escargots : ils sont menacés par l'avancée inexorable d'Obama Nungara, le ver plat argentin qui colonise le territoire hexagonal. A écrabouiller d'urgence si vous le rencontrez. 

L'escargot Areho, késako ? Pour en savoir plus sur l'histoire de cet escargot tahitien, voici un lien vers la poste (fare rata) de Tahiti qui l'a mis à l'honneur sur un de ses timbres. Voir aussi ici cet article de la télévision locale.

L'escargot dans la pharmacopée, de l'Antiquité à aujourd'hui, une petite étude sur la question issue du portail Persée.

Je voudrais aussi citer cet article de blog très intéressant, en ce qu'il décentre le regard sur l'escargot tel que vu par le jardinier lambda (celui qui, en anglais, vous parle de garden pest). Bien que surtout consacré aux limaces, il est utile aussi pour les escargots.

Entre la science et le fait de société, un escargot comme témoin de l'époque : un escargot de Taiwan a été baptisé en honneur de la lutte pour la reconnaissance du mariage homosexuel et de la diversité des mœurs.

28/05/21 : J'ajoute deux sites de malacologues, trouvés dans la documentation du livret édité par la FCPN "Sur la trace des escargots et des limaces" :

Le site personnel de Cédric Audibert, qui est co-auteur de l'ouvrage cité plus haut, édité chez Belin,

Un site partenaire du MNHN, le journal de la malacologie, qui a changé d'adresse depuis mais que j'ai fini par retrouver. Le site est un centre de ressources documentaires sur la malacologie. 


Helix lucorum, sur un trottoir, Paris 20, mai 2021

 

Ce que je donne à manger, et ce que je ne donne pas, à mes escargots (tous d'espèces locales, européennes)  

Avec un retour sur ce que j'ai tenté, ce qui a marché ou pas. Avec le temps, je suis moins aventureuse, je m'en tiens souvent à des passages obligés, mais tel ou tel essai me rappelle de temps en temps qu'il ne faut jamais arrêter d'essayer !  Dès lors qu'on ne tombe pas dans les interdits (globalement : sel, féculents, produits acides).

Une chose est sûre, l'immense majorité de cette nourriture est biologique. Pour autant, ne rêvons pas, cela n'élimine pas tous les problèmes. Les végétaux, a fortiori crus, peuvent charrier de nombreux agents pathogènes. 

Il est difficile de lister exhaustivement parce que beaucoup de choses ont été essayées au fil du temps, par ailleurs tous les escargots n'ont pas les mêmes goûts, et tous n'ont pas non plus les mêmes goûts tout au long de leur vie, et donc la nourriture évolue en fonction. Une chose semble se dessiner : un escargot en vieillissant devient beaucoup plus difficile. Malheureusement, ce que vous lui avez donné jeune pour lui ouvrir ses horizons gustatifs ne parait pas avoir grande influence sur ses goûts ultérieurs. 

D'une espèce à l'autre, les goûts peuvent varier également, mais il ne faut pas méconnaître l'influence qu'ils peuvent avoir les uns sur les autres. Je l'ai constaté lors de l'arrivée d'un pool d'escargots, qui mangeaient beaucoup de vert : ils ont influencé les anciens sur ce plan. Les escargots sont curieux et aiment s'intéresser à ce que fait le voisin :) 

Une autre limite réside dans le fait qu'en captivité, ils sont souvent trop nourris, et leur nourriture, pour des rasions très estimables d'hygiène, est fréquemment changée. Ils n'ont pas forcément le temps de s'habituer à quelque chose de nouveau, et ils savent aussi, je pense, que s'il n'en mangent pas, le lendemain, il y aura autre chose... Ils ne sont pas dans la lutte pour la survie et cela contribue à les rendre difficiles.  Je me souviens une fois avoir dû les laisser un peu jeûner par manque de disponibilité (j'avais été un peu patraque un jour ou deux) : ils se sont précipité sur ce que je leur ai donné ensuite, je ne sais plus ce que c'était, mais pas quelque chose qu'ils adorent généralement. 

Quand je leur donne à manger, dans la soirée en général, je commence à vider ce qui est présent, les feuilles de salade de la veille, les écuelles, etc., je nettoie aussi les déjections, la terre projetée, le blanc de Meudon qui laisse des traînées sur les parois, je fais un petit ménage des différentes niches où ils s'installent, ça prend un peu de temps chaque fois, d'autant que je dois aussi couper, laver, faire cuire, et laisser refroidir ce que je vais leur donner, et ils commencent à tournicoter autour, ils savent très bien que la nourriture fraîche va arriver. Ils comprennent le déroulé des opérations. Leur odorat puissant les renseigne aussi.

Peut-être faut-il introduire un peu de surprise pour casser le rythme !

  • nourriture principale :

SALADE notamment BATAVIA, qu'ils aiment, et qui ne se flétrit pas trop vite, ainsi que parfois seulement ces petites salades qu'on appelle SUCRINES dans le sud et qui sont parfois vendues en lots de trois, pour faire cuire (mais je les leur donne crues). J'ai peu essayé d'autres sortes, ils n'aiment pas la feuille de chêne, ni la mâche. La romaine est souvent conseillée.

CAROTTES : le plus souvent cuites, je les coupe en bâtonnets dans le sens de la longueur pour réduire la durée de cuisson. Petits, je les leur donne en purée. Pour les grands, il m'arrive de les donner crues, entières, ou encore râpées (grosse râpe). En revanche ils rejettent les carottes non épluchées, même cuites :)) Certains aiment les fanes de carottes, que je donne occasionnellement (bio uniquement), et qui servent aussi à se cacher, à dormir, se percher, ...

CONCOMBRES - ils sont la facilité, mais offrent peu de nutriments. Ils rassurent parce qu'ils offrent au moins une hydratation, pratique pour les escargots qui ne s'approchent pas assez souvent de la gamelle à eau. Certains disent que ça peut les rendre peu ouverts ensuite à des nourritures plus substantielles.

Choux principalement CHOU KALÉ et CHOU CHINOIS - Le chou kalé selon les périodes est plus ou moins dur, et plus ou moins bien accepté, il ne faut pas non plus en abuser car ils s'en lassent. Le chou chinois est bien aimé, la partie feuillue, pour la partie qui contient la côté, assez grosse et épaisse, elle sert à dormir, s'accrocher, se cacher, cet aspect là est également intéressant avec la nourriture, surtout les légumes verts, pour créer une petite jungle, et apporter dans le terra de la verticalité. Plus il y en a, moins ils auront tendance à rester sur les parois ou au plafond. L'apport d'ombre n'est pas non plus négligeable, les escargots aiment se cacher. Je donne aussi parfois du BROCOLI légèrement cuit, avec un succès moyen. J'ai dû aussi essayer dans le passé du chou BLANC en version râpée. Le chou vert frisé, trop épais et trop dur, est rejeté, mais peut-être que sa version cuite peut passer. Il offre par contre des cachettes confortables et appréciées. La nourriture est aussi ameublement.

COURGETTES - je leur donne des tronçons qu'ils grignotent volontiers. Plus récemment, j'ai découvert qu'ils aimaient beaucoup les spaghettis de courgettes, crus, et surtout, cuits à l'eau quelques minutes. Pour faire des spaghettis de légumes, je n'ai pas trouvé mieux que ceci. Je pense multiplier cette façon de faire avec plusieurs légumes, crus ou cuits, c'est plus facile pour l'animal, et même cuit, ça prend très peu de temps à préparer. Ils aiment aussi la courgette jaune, plus douce que la verte.

COURGES ET POTIRON - en hiver, je leur en donne régulièrement, en le proposant sous forme de tronçon dans le terrarium. Il arrive aussi que je leur en donne en version cuite, le goût sucré, comme celui des carottes, les attire (à moins que ce ne soit la couleur orange, partagée aussi avec les mangues !).

RADIS ET FANES DE RADIS - Ils grignotent assez facilement le radis, dont j'achète plusieurs variétés, mais aiment tout particulièrement les fanes de radis. Il est difficile de généraliser toutefois car les escargots ne sont pas tous semblables et chacun a ses préférences. Il existe de très nombreuses sortes de radis, je n'ai jamais donné de radis noir toutefois.

PANAIS crus ou cuits, il m'arrive de leur faire cuire avec des carottes, après avoir découvert récemment qu'ils aimaient assez cela. Je dois essayer en spaghettis aussi.

NAVETS : idem panais. Voir aussi les fanes qui peuvent être appréciées.

CÉLERI RAVE : morceaux crus ou cuits, quand j'en ai, de temps en temps, en hiver.

CHAMPIGNONS : je tente régulièrement, principalement des champignons de Paris, mais ce n'est pas vraiment leur passion.

POIVRONS : là non plus, ce n'est pas leur passion, mais par principe, je leur en donne aussi. Je le coupe en très petits morceaux. Je dois essayer le poivron bouilli pour voir si cela leur plaît plus.

 TOMATES : on dit qu'il faut éviter, j'évite donc, et c'est très rare. Il est préférable de leur donner des tomates pas trop acides. Récemment proposées, ils en ont fait un festin... et des crottes rouges !

ÉPINARDS - ils sont sujets à caution, néanmoins on trouve beaucoup de jeunes escargots sur les épinards au printemps :) J'en donne de temps en temps, quelques trous attestent qu'ils en mangent un peu. Là encore, ils s'en lassent vite. 

FENOUIL : j'ai essayé, sans succès. Ce légume ne figure en général pas dans la liste des aliments à leur donner, aussi je ne sais pas trop s'il est conseillé ou pas. Certains escargots qui en mangent dans la nature sont réputés en avoir le goût.

Je n'ai pas essayé l'artichaut, que je n'achète pas pour moi-même.

PETITS POIS et FEVES  - Là encore, c'est rare, mais ils en ont apprécié récemment, en version cuite à l'eau (de mémoire, ils n'avaient pas aimé la version crue). 

Je pense avoir dû essayer les HARICOTS VERTS cuits, note à moi-même : réessayer !

idem PATATE DOUCE : je m'en méfie car elle entre dans la catégorie interdite des féculents, et pourtant elle est souvent conseillée pour les escargots (comme les petits-pois d'ailleurs). Crue ou cuite, c'est la question ?

BLETTE - ils en grignotent un peu, peut-être faudrait-il essayer de la proposer cuite, pour l'attendrir.

Il faudrait leur donner des graines : graines de potiron, de tournesol, ... mais voilà, mes escargots n'en mangent pas, jamais, c'est le refus total, alors j'ai renoncé... Même pilées ils n'en veulent absolument pas. C'est désolant car elles sont facilement accessibles à toutes saisons, et apportent des nutriments intéressants.

N'ont pas eu vraiment de succès non plus : les noix de toutes sortes : noix, noisettes, ... même un peu pilées. J'ai quand même le souvenir de quelques cerneaux de noix rongés. Idem avec les fruits secs, notamment abricots secs, délaissés.

Il y a des aliments que je promets toujours de leur proposer : faire pousser des ORTIES (ils en mangent beaucoup dans la nature), du PISSENLIT, des ŒILLETS D'INDE (très utiles contre certains nématodes) néanmoins ceci suppose d'en trouver qui n'aient pas été traités avec des produits chimiques. Le mieux est de les faire pousser soi-même après avoir acheté les graines de source sûre.

FRUITS : De très nombreux fruits ont été essayés, avec des succès mitigés. Du coup, les deux seuls que je propose régulièrement sont la POMME (variétés pas trop acides), et la MANGUE, qui plait toujours, y compris aux tout petits. Les autres fruits : poire, abricot, pêche, melon, fraise, framboise, figue, kiwi, cerise, prune, etc. ont été très peu aimés voire complètement rejetés. De temps en temps, un peu (très peu) de BANANE. Dans la nature, les cepaea mangent parait-il les feuilles de pommier, mais cela ne se trouve pas facilement !                                                                                                                                Ne pas oublier les possibilités données par la COMPOTE, toute simple, sans sucre ni jus de citron, ce qui est cuit permet de faire accepter ce qui est refusé cru, parfois.

HERBES AROMATIQUES : l'escargot est réputé aimer le basilic, mais les miens n'en mangent pas. La ciboulette, étant un alliacé, est exclue. Par prudence, je n'ai pas essayé l'estragon, le persil, le cerfeuil, la coriandre. En réalité, je manque d'informations, car il n'est pas dit que tout ceci soit un danger, hormis le cas du persil, parfois problématique sur certains animaux. On peut étendre à la bourrache, l'aneth, l'oseille, ... Dans tous les cas il faudra les choisir bio, car les herbes contiennent de très forts taux de pesticides.

GRAINES GERMÉES - j'ai essayé de leur en donner, avec plus ou moins de succès, je n'ai pas retenu lesquelles leur plaisaient plus que d'autres. Il conviendra de se méfier des graines d'alliacés, probablement (cf. nourriture interdite). 

AUBERGINES : eh bien je pense n'avoir jamais tenté de leur en donner, en achetant très rarement pour moi-même, mais elles en sont pas interdites a priori, et je vais donc réparer cet oubli.  

MAIS : on dit qu'il est possible de leur en donner, il faut donc en trouver du frais, et ensuite sans doute le faire cuire car il est dur. Le mais en boîte, très salé, est totalement exclu, comme toutes les conserves.


  • Boissons 

De l'EAU, uniquement de l'eau de source ou de l'eau minérale faiblement dosée en sel, que je transfère dans un vaporisateur qui sert à humidifier le terrarium, les escargots eux-mêmes, et à remplir leur pot à eau, jamais profond pour éviter tout risque de noyade (maximum : un demi centimètre).

Si je manque d'eau de source, je donne de l'eau filtrée avec un bâton japonais, que j'utilise pour moi-même.

Les jeunes escargots n'ont pas de récipient à eau de peur qu'ils ne se noient. Comme ils sont en plus destinés à sortir, je ne veux pas les habituer au confort de l'eau disponible en permanence, qui n'existe pas dans la nature. Ils se contentent de vaporisations ponctuelles.

LAITS VEGETAUX - notamment du lait de noisette, très apprécié par petit Basile. Je dis petit parce qu'il y a longtemps que je n'en ai plus proposé, et je n'en trouve plus non plus (à la noisette). Attention toutefois, ces boissons sont parfois faites avec une base de lait de riz, et ne devraient pas convenir aux escargots. Néanmoins il est tout à fait possible d'en fabriquer soi-même avec un mixeur. C'est une boisson qui ne peut pas être quotidienne, bien sûr.


  • à-côtés :

Ce sont ici des produits donnés en alternance, jamais plus d'une fois par semaine, et pour certains, beaucoup moins souvent encore.

FLOCONS D'AVOINE : Pour les petits, c'est souvent la première nourriture proposée (avec le concombre). Les adultes en mangent avec gourmandise pour peu que le met soit rarement donné.

PAILLETTES POUR POISSONS - je suis de plus en plus méfiante sur ce produit, et j'en donne assez rarement, même si je ne l'ai pas totalement supprimé. La composition n'est pas toujours très claire et je crains la présence de sel et autres indésirables.

CROQUETTES AUX HERBES Ce sont à la base des croquettes pour lapins, croquantes à l'extérieur, et qui contiennent une farce aux herbes, et que j'ai découvertes récemment en animalerie. C'est comme les conserves, on en donne quand on est à court ou un peu flemmard, mais ce n'est pas une nourriture pour tous les jours.

BLANCS D’ŒUFS CUITS ÉCRASÉS - avec tout ce qui est protéines animales, je suis très réticente à leur en donner dans le terrarium, cela nécessite donc que je les dispose sur un support extérieur, généralement une assiette en carton. Les conditions ne sont pas les meilleures, car ils ne peuvent pas tournicoter autour, partir, revenir, comme ils le font souvent.

tentatives avec la viande : VIANDE ROUGE CRUE (steak haché) : rejet total, BLANC DE POULET CUIT : un peu plus de succès, mais très rarement essayé.

GÂTEAUX - je n'en suis pas fière, mais certains aiment vraiment beaucoup les gâteaux. Basile adore le chocolat, Bliss adorait les madeleines au citron (faites avec du zeste). Vers Noël, le stollen (gâteau allemand) que je trouve en magasins bio a un grand succès. Est-ce à conseiller ? Sans doute pas, et seuls mes escargots historiques en mangent, de temps en temps. Je n'en propose pas aux plus récents, pour ne pas les y habituer.

COUVERCLES DE POTS DE YAOURT : rarement essayé, mais avec un grand succès. partant du principe qu'ils aimaient et avaient besoin de calcium, j'ai essayé de leur donner la partie du yaourt qui se concentre sur le couvercle, à l'intérieur, et est particulièrement onctueuse. il ne s'agit pas de yaourts nature, ni de crèmes desserts, mais de yaourts aux fruits. je me souviens en particulier d'un yaourt smoothie mangue-fruits de la passion (marque La Fermière), que je ne trouve pas partout, et qui avait beaucoup plu (ils ont très bon goût !). Bien sûr ce ne sont pas des nourritures du quotidien, mais des petits essais qui viennent apporter de la variété. Après réflexion, je ne sais pas vraiment si le yaourt est bon pour eux, je les déconseille donc dans le doute. J'élimine d'emblée le fromage (sei) mais au-delà, les produits laitiers ne sont peut-être pas une bonne idée, ou bien en doses infinitésimales, et sans les laisser, évidemment, dans le terrarium. Par contre les compotes de fruits ne devraient pas poser problème dès lors qu'il n'y a que du fruit et de l'eau (et pas de jus de citron).

Argh c'est bien compliqué d'établir une liste, surtout que tout n'est pas au même niveau, certains aliments sont donnés une ou deux fois l'an en toutes petites quantités, les autres reviennent très souvent.

On peut penser à l'escargot des champs, qui restera sur un régime alimentaire très basique, et l'escargot des villes, mis en contact, comme tant d'autres animaux, avec nos déchets, et développera des goûts différents (ou en mourra). Une instit sur un forum raconte comment une expérience en classe a tourné au fiasco quand, après avoir proposé aux escargots de la salade et de la saucisse, ceux-ci se sont précipités sur la 2ème.

  • ce que je ne leur donne pas :

- du sel : sous aucune forme : aucun sel dans l'eau de cuisson des légumes, pas de plats préparés ou de restes de plats humains, aucun aliment qui en contienne comme : fromage, charcuteries, etc. Toutefois j'ai lu que les escargots en ont besoin, en quantités infinitésimales, comme tous les êtres vivants. La dose est le poison, comme souvent (mais chez eux, le poison est vite là !). . A propos du sel, il faut savoir qu'il produit un phénomène que je qualifierais sans en être très sûre (je ne suis pas scientifique) de physico-chimique : le pauvre escargot auquel on aurait donné du sel ou qu'on aurait placé dans du sel se vide purement et simplement, en un temps record, de toute son eau, et en meurt. C'est absolument atroce. Chez l'humain, il provoque de la rétention d'eau, chez l'escargot, il joue un rôle de vidage de toute l'eau du corps.

- des féculents comme le riz, les pâtes, les lentilles, etc. que leur système digestif n'est pas à même de tolérer et qui sont à mêmes de les tuer en se coinçant dans leurs intestins !

- des agrumes et j'ajoute personnellement tous les fruits trop acides comme les kiwis, le fruit de la passion, ... Le kiwi proposé à un de mes escargots pourtant gourmand et de bon caractère a provoqué l'apparition de bulles en quantité comme je n'en avais jamais vu ! Les bulles indiquent que l'animal est apeuré ou mécontent, c'est dans la nature un mécanisme de défense, afin de noyer son adversaire sous le mucus, et l'y engluer. C'est ici probablement l'acidité du fruit qui est en cause, car la peau, très allergène, avait été enlevée.

- de l'ail, de l'oignon et tous les alliacés : ciboulette, poireau, ...

- de l'avocat

 

le calcium (à venir)

 

section à venir : Comment j'héberge mes escargots : terrarium, substrat, humidité, luminosité, aération/ventilation, organisation et "ameublement" du terrarium...

section à venir : Retour sur une expérience réussie à deux reprises d'utilisation du blanc de Meudon pour créer une enveloppe protectrice sur le manteau de deux escargots juvéniles trouvés sans coquille (et vraisemblablement nés sans coquille

à venir

Je m'abstiendrai en revanche de donner des conseils sur comment soigner un escargot, je sais hélas d'expérience que c'est très aléatoire, très délicat, et que nous sommes assez démunis. Quelques conseils utiles figurent toutefois en cherchant sur internet, forums ou blogs, mais il n'existe pas à ma connaissance de produits vétérinaires pour les escargots (et c'est bien dommage !), notamment des antibiotiques, antiviraux ou anitiparasitaires qui seraient tellement utiles.

A propos des espèces exotiques, invasives 

Mon opinion est assez arrêtée sur la question. Je ne possède et ne possèderai jamais aucun escargot exotique, toute la littérature à ce sujet, édifiante, rappelle le danger de ces animaux : pour l'homme auquel il peut donner des maladies graves, pour l'environnement s'il venait à s'échapper. Lisez la triste histoire de l'Areho citée plus haut à titre d'exemple, ou les infos sur l'invasion de l'escargot géant africain dans les Everglades en Floride

De ce que j'observe via les réseaux sociaux, bien souvent, ces escargots sont détenus dans les pays de l'est, et en Russie, d'une certaine façon le risque est moindre compte tenu du climat rude auquel ils ne pourront s'adapter le plus souvent. Mais à mon sens, leur possession n'est pas à conseiller car ils restent source de dangers sanitaires. 

ode au cornu et aux petits cepaea, et à tous nos escargots hexagonaux (la France en compte 400 espèces)

On peut avoir beaucoup de joies à observer au jour le jour cornu aspersum et cepaea (qui cohabitent très bien), le cornu aspersum est une espèce amicale, qui vous reconnait bien et accepte volontiers votre attention et vos petits soins, plus vous lui consacrez de temps, plus la relation sera belle et riche. Et point besoin de congeler ses oeufs, relâchez-les dans la nature, de nombreux endroits accueillent des escargots et ils n'y sont pas considérés comme des envahisseurs car ils en sont les invités/résidents permanents. Avec l'arrêt de l’utilisation des pesticides à Paris, la ville devient le paradis des escargots ! Ce mois de mai 2021, pluvieux, a été riche en rencontres gastéropodes.

De temps en temps, amené par un fruit ou légumes "du sud" (Espagne ou Italie, mais aussi sud de la France), un otala lactea (que les Espagnols consomment), un theba pisana viendra s'ajouter au pool, mais ces escargots sont difficiles à apparier (il est rare que vous en ayez plusieurs à la fois) et ont une durée de vie qui semble assez courte, selon ce que j'observe pour le moment. Vous ne provoquerez donc pas d'invasion locale de ces mollusques venus du sud si tout va bien.

Le cornu aspersum est une espèce protégée en France, ainsi que quelques autres (le Bourgogne, le rare escargot breton, ou encore le Zonite Algirus - qui est pourtant, lui, une espèce invasive), il est interdit en tous temps de le ramasser lorsqu'il n'est pas bordé (bord de la coquille recourbé, témoignant qu'il a atteint le stade adulte). Le Bourgogne, lui, jouit d'une protection plus forte encore. Enfin des arrêtés préfectoraux peuvent renforcer les mesures nationales et il convient de se renseigner.

Néanmoins il me semble qu'il existe des exceptions à ce principe d'interdiction du ramassage des petits cornu aspersum, qui concernent les escargots qui se trouvent dans votre jardin. Et puis il y a le cas des escargots que vous ramenez chez vous par inadvertance et qui se trouvent dans les fruits et légumes achetés, dans le domaine du bio, c'est très très fréquent. C'est même un cercle vicieux (ou vertueux !) :  les escargots vous font manger beaucoup de bio, et en achetant ses légumes bio (à la fois pour eux et pour vous), vous trouvez souvent des jeunes escargots, notamment au printemps, qui, transportés, ont souvent la coquille abimée et requièrent des soins. L'épinard est un grand pourvoyeur en la matière, mais j'en ai également trouvé sur des citrons, des blettes, du céleri, des poireaux, du chou kalé,  et, bien sûr, du basilic :)

mais voilà que...

Espèce invasive dans Paris, alerte ! J'ai rencontré, ce mois de mai très pluvieux, où toutes les bêtes à cornes sont de sortie, quatre ou cinq énormes escargots turcs  (helix lucorum). Voir photo. Ils sont très beaux, impressionnants, et se baladaient bien tranquillement sur le trottoir d'une rue très très passante, près d'un de ces carrés végétalisés par les riverains, pleins de bonnes et belles espèces :). Je les ai mis dans un endroit tout proche, d'où ils venaient peut être, constitué de buissons, de lierre, etc. loin de la route ou des pigeons... 

J'ai cru d'abord qu'il s'agissait d'escargots de Bourgogne, ce d'autant qu'un jardin public situé non loin se vantait d'en posséder parmi sa faune, mais il m'a fallu me rendre à l'évidence, après consultation du Belin, ce n'était pas cela. Que font-ils là, mystère. J'ai signalé leur présence sur l'application INPN et j'ai pu constater à l'occasion qu'ils sont bel et bien entrés dans Paris, quelqu'un d'autre avait signalé en avoir vu aussi.

Ici, on apprend que la première trouvaille dans la région remonte à 2015, en Seine Saint Denis, à Montreuil, et donc vraiment pas loin du 20ème arrondissement. Il a largement eu le temps de franchir le périphérique (surtout avec le confinement, comme les renards du Père-Lachaise ?).

 

Paris 20ème arrondissement, un arrondissement très vert : le Père-Lachaise, le Jardin Naturel Pierre Emmanuel, autres jardins publics, jardins partagés, et friches aussi... Le paradis de l'escargot ?

Le 20ème compte bien sûr le Père-Lachaise, ainsi que deux autres cimetières : le cimetière de Charonne et celui de Belleville,  mais c'est aussi le paradis des jardins partagés, de nombreux squares et jardins publics, petits ou grands, des ruelles pavées en de multiples endroits, avec des maisons anciennes, dotées parfois d'un jardinet, où les habitants plantent, plantent, y compris dans ces ruelles mêmes, en entreposant des bacs sur les abords de leur demeure, ou bien encore en végétalisant les trottoirs un peu partout.

C'est encore le paradis du bio, avec des enseignes qui prolifèrent.

Dans ces conditions, pas étonnant de trouver nos gastéropodes un peu partout, à demeure ou importés ! On a même des renards désormais.

Dans le jardin naturel Pierre Emmanuel, j'attends de rencontrer un jour l'oxychilus de Draparnaud, qui en est hôte. Un méchant celui-là, qui suit nos gentils cornus pour les becqueter (les réguler ?).

 

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