jeudi 7 décembre 2023

2013-2023 : dix ans de cartes envoyées sur Postcrossing (et reçues aussi)

 [mise à jour : inclut aussi les cartes reçues]

 

A regarder assez peu les statistiques disponibles sur le site, on a des surprises, mais qui, finalement, corroborent assez bien ce qu'on a constaté en levant le nez et en humant l'air ambiant.


Effondrement de la diversité sur postcrossing ! L'échange vivant et diversifié est en danger. 

Il faut dire que quand on en arrive à trouver exotique le fait de recevoir - ou d'envoyer - une carte des Pays-Bas, c'est qu'il a coulé bien de l'eau sous les ponts.

Voici à quoi ressemblent mes envois de cartes sur 10 ans. Je me suis attachée à faire un podium des pays auxquels j'ai le plus envoyé chaque année, à indiquer le nombre total de cartes envoyées, et le nombre total de pays auxquels j'ai envoyé par année.

La décélération est étourdissante, et bien triste à constater. En 2023, j'aurai envoyé à 45% de pays en moins qu'en 2014, première année pleine. Et même si le nombre de cartes envoyées est bien moindre, les années précédentes confirment la tendance, nettement amorcée en 2017. Le nombre de pays est systématiquement dans la trentaine au lieu d'être dans la quarantaine comme les premières années. Et cette année, il sera sans doute dans moins de 20 !!

Suis-je en cela particulière : il me semble toujours que les autres ont plus de choix. Mais c'est peut-être subjectif et puis il faudrait voir à grande échelle, ce que je ne peux, d'où je suis.

Mais pour autant, l'impression est bien là, persistante...


Pourquoi soudain votre compte se transforme t-il en une vaste plaine morose où vous passez votre temps à envoyer aux mêmes pays, à recevoir en même temps des avalanches de cartes (souvent des mêmes pays), puis à devoir de nouveau envoyer (aux mêmes) pour rattraper la différence ?!

Et ne venons pas me parler de martingale, j'ai tout essayé, les tirages à grande échelle, les tirages réduits, les heures différentes, les tirages un peu chaque jour, et j'en passe.

Voyons les chiffres, la présentation est juste un peu différente mais tout est déjà dans les stats de Postcrossing. C'est juste qu'avec ma présentation, c'est plus saisissant à mes yeux.

Les cartes envoyées, sont les cartes enregistrées, les cartes envoyées et perdues ne sont pas comptabilisées.

 Je ferai sans doute pareil avec les cartes reçues, wait and see.

Ah et encore une précision : pour 2023, il faudra plus de recul pour avoir les chiffres car plusieurs cartes voyagent encore, ou vont le faire. On est seulement le 6 décembre.

 

Les cartes envoyées :

année 2013

J'arrive sur postcrossing vers la mi-octobre et c'est en un peu moins de trois mois que j'envoie 30 cartes dans 15 pays différents. Un nouveau pays une fois sur deux, pas mal. 

Le podium se présente ainsi :

Pays-Bas  5

Allemagne 5

Ukraine 4

USA 3

 

année 2014

LA grande année, celle où j'aurai envoyé le plus de cartes, et au plus grand nombre de pays différents.  

221 cartes dans 43 pays différents ! Ça en fait presque un nouveau par semaine.

Allemagne 34

Pays-Bas 29

Biélorussie 14

USA 17

 

année 2015

185 cartes dans 41 pays.

30 Allemagne

17 Russie

13 USA

13 Pays-Bas


année 2016

158 cartes dans 41 pays, la diversité se maintient bien, d'autant que j'ai envoyé moins de cartes cette année-là.

Allemagne 32

Russie 19

USA 14

Pays-Bas 9


année 2017

C'est le début de la fin, la fin du début, le fin du fin, le début de tous les débuts. Même la fière Allemagne est détrônée...

157 cartes pour 34 pays

Russie 31

Allemagne 29

USA 23

Le reste est très égrené et donc personne pour faire le 4ème.


année 2018

150 cartes dans 34 pays, les chiffres semblent se confirmer, le choix se restreint.

Allemagne 34

Russie 24

USA 20

Toujours beaucoup d'égrené pour les pays restants.

 

année 2019

183 cartes dans 37 pays

Allemagne 38

USA 27

Russie 19

Pays-bas 13 

République Tchèque et Chine : 10 chacun


année 2020 

Année particulière, j'ai peu envoyé sur toute une période. 133 cartes pour 30 pays.

Allemagne 29

Russie 23

USA 22

Chine, Taiwan et Pays-Bas : 6 chacun

une curiosité : Australie : 5


2021

149 cartes vers 32 pays

Allemagne 32

USA 29

Russie 16

Pays-Bas et Finlande : 9 chacun 


2022

153 cartes pour 31 pays

USA 25

Russie 23

Allemagne 22

Finlande 9

Chine 9 

Une curiosité : Canada : 8


2023 (année en cours)

Les chiffres seront mis à jour en 2024. 

Allemagne 29

USA 27

Russie 8 ++ (plusieurs cartes en cours de route)

Biélorussie 6

...et seulement 100 cartes vers 19 pays !

 

Total pays envoyés en 10 ans = 65 pays.

Allemagne 314

USA 220 

Russie 191

Pays-Bas 108 (glorieux petit pays !)

Finlande et Biélorussie 68

Taïwan 56

Chine 51

République Tchèque 49

Japon 33

Canada 32

et 24 cartes pour la France

La (bonne) surprise est le Canada, très bien placé. Est-ce que l'algorithme favorise les échanges avec la France ? Pour autant, je ne trouve pas la contrepartie dans le classement des cartes reçues.


Les cartes reçues :

L'enseignement est différent pour les cartes reçues, et montre dès le départ beaucoup moins de diversité. Je n'ai jamais reçu au-delà de la trentaine de pays par an, même les premières années, quand j'émargeais à la quarantaine de pays d'envoi.

Également la Russie est plus souvent en 2ème position des pays reçus, et ce, dès les premières années. 

Il y a également beaucoup de cartes reçues de (et envoyées en) Biélorussie,  et c'est une particularité de mon compte. Si j'ai peut-être eu moins de Russie que d'autres (à une époque, mais c'est fini), je n'ai jamais manqué de Biélorussie. 

 

2013 (4ème trimestre)

33 cartes reçues, de 18 pays différents

8 Allemagne

3 USA

3 Russie


2014

223 cartes reçues, émanant de 38 pays (plus grand nombre de cartes reçues cette année-là).

Allemagne 35

Russie 32

USA.28

Pays-Bas 20 


2015

181 cartes de 29 pays 

A noter : le nombre important de cartes reçues (par rapport à la propre productivité de mon compte) et le nombre réduit de pays de réception. 

Allemagne 30

Russie 25

 USA 21

Pays-Bas 17

Biéolorussie 14

 

2016

158 cartes de 34 pays

Allemagne 24

Russie 26

USA 15

Finlande 11

 

2017

162 cartes parvenues de 39 pays 

La différence amorcée en 2017 (perte de diversité) pour les cartes envoyées ne se retrouve pas ici. Elle commence à s'installer deux années plus tard, à partir de la crise du Covid.

C'est même l'année de la plus grande diversité en réception.

Russie 26

Allemagne 24

USA 20

République Tchèque 10


2018

156 cartes reçues de 37 pays

Allemagne 28

Russie 22

USA 13

Chine 8


2019

167 cartes pour 38 pays

Allemagne 31

USA 24

Russie 23

Chine 14

Finlande 10


2020

142 cartes de 33 pays

Allemagne 28

USA 20

Russie 16

Pays-Bas 10

Canada 6


2021 

147 cartes de 29 pays

Allemagne 35

USA 25

Russie 15

Taïwan 10

Chine 9


2022

149 cartes de 28 pays

Allemagne 34

USA 23

Russie 17

Finlande 13

Pays-Bas 10


2023 année en cours

Allemagne 25

USA 22

Russie 8

102 cartes venant de 28 pays

compte placé en inactif depuis le mois d'août, donc pas de nouvelles cartes en réception à prévoir.

 

Total pays en réception en 10 ans = 66 pays.

Allemagne 302

USA 214

Russie 213

Finlande 96

Pays-Bas 92

Chine 70 

Biélorussie 63

Japon 62

République Tchèque 41

et 17 parvenues de France.


Le camembert des échanges en réception et en envoi, montre par pourcentage :

Allemagne 19%

USA 13,4%

Russie 12,5%

Pays-Bas 6,2%

Finlande 5,1%

Biélorussie 4%

Chine 3,7%

Taïwan 3,6%

Japon 2,9%

République Tchèque 2,8%


mercredi 6 décembre 2023

mise à jour de la liste des cartes perdues - décembre 2023

 

La page qui les montre est ici : cartes perdues, volume 2

Depuis que celles-ci sont comptabilisées, c'est à dire depuis octobre 2016 (je ne tenais pas de suivi spécifique des cartes perdues avant) 86 cartes (ou plutôt 86 envois, car certains contiennent plusieurs cartes) ont été perdues.

Le signe + montre l'évolution depuis le dernier comptage, en mars 2023.

Russie  16 (+4)  
 
Chine  13 
 
USA  12 (+2)

Allemagne  7 (+1)
 
Biélorussie  2
Canada  2
Finlande  2
Inde  2
Japon  2 (+1) 
République Tchèque  2 (+1)
Taïwan  2
 
   
Belgique  1
Espagne  1
Grande-Bretagne  1
Hong Kong  1 
Malaisie 1
Moldavie  1
Pays-Bas  1
Pologne  1
Portugal  1
Turquie  1
Ukraine  1


Depuis la France et postées du même endroit au même moment : 13

 

dimanche 12 novembre 2023

des jeunes (très jeunes), des vieux (très vieux)...

 Régulièrement, je vois passer des projets de classe, ou encore d’Ehpad...Ils veulent recevoir des cartes postales ! Certains par nostalgie, d'autres pour tester ce qui est pour eux une nouveauté.

Autant que possible, j'essaie d'y répondre, souvent, j'en profite pour parler du Postcrossing, bien sûr.

Quand j'ai des retours, bien souvent, la première réaction, c'est : "On ne connaissait pas du tout". 

Dernier projet dont j'ai entendu parler : celui de Maud Becking, institutrice à Villabon, dans le Cher, entre Bourges et Nevers, qui souhaite recevoir des cartes postales "du monde entier" pour sa classe qui rassemble trois niveaux : CE2, CM1 et CM2 pour faire voyager les enfants par courrier postal. Elle en a reçu, mais pas tellement de France.

L'adresse de la classe figure dans le petit diaporama de l'article, elle est aussi sur internet puisque l'Éducation Nationale recense tous ses établissements.

Ecole Primaire de Villabon

Maud Becking et la classe de CE2, CM1 et CM2

2 route de Brécy

18800 VILLABON

FRANCE

 

article lié :

Une opération cartes postales pour les anciens de l'Ardèche


mardi 7 novembre 2023

Réélection oblige...

Un an et demi après la réélection d'Emmanuel Macron, la nouvelle Marianne est dévoilée, ce sera donc la deuxième du règne de Jupiter.

Dire qu'elle m'emballe serait beaucoup dire, on a l'impression qu'elle disparait.

Voici comment est présentée cette Marianne dite "de l'avenir" :

« Le profil de la Marianne se détache sur un fond végétal qui se confond avec sa chevelure brune, derrière elle, un globe – notre terre. Ces symboles sont ceux de notre avenir, de la place primordiale que doit reprendre la nature pour notre futur. Malgré l’urgence du défi, son visage est serein, apaisé et déterminé, Marianne rassure, concentrée sur sa mission, et nous invite à la nécessaire réconciliation de l’humain et du vivant. »
  

Une création d'Olivier Balez, mise en musique par le maître graveur Pierre Bara.

Voilà voilà.

On notera le retour du timbre à 5 centimes d'euros à défaut de celui à 10, avec une version autocollante vendue en planche de 100 timbres. Pour ma part, j'en avais fait des provisions importantes, et puis quelques achats chez Timbres-en-folie m'ont permis d'acquérir des timbres aux alentours de 50 centimes d'euros qui contribuent bien à compléter les timbres à 1,16 euros, pour plus de diversité et d'agrément (et de temps passé à les coller bien sûr).

Des lettres enfin décachetées

 Le Guardian rapporte qu'un professeur de l'Université de Cambridge, Français semble t-il, a mis la main, aux archives de Kew, sur un paquet de 100 lettres non ouvertes, adressées par leurs épouses à des marins français déroutés et capturés en Angleterre pendant la Guerre de Sept ans (XVIIIème siècle).

L'ensemble de ces missives est bien sûr riche en informations sur la vie de ces couples séparés - parfois pour toujours.

On lit aussi cette phrase étonnante :  

The French postal administration had been trying for months to deliver letters to the ship from the crew’s loved ones, sending copies to ports in France – as was common practice at the time – in the hope of catching the vessel before it sailed. When it heard the Galatée had been captured, it forwarded the letters to the admiralty in London, hoping they would be passed on to the prisoners.

Pour que les lettres trouvent leurs destinataires, l’administration postale française a fait réaliser des copies des lettres et les a envoyées dans des ports en France, il est précisé que la pratique étant courante. Ensuite, les lettres ont été envoyées à Londres, en espérant qu'elles seraient remises à l'équipage fait prisonnier entre temps.

J'ignorais pour ma part cette pratique consistant à réaliser des copies (avant l'ère du photocopieur, on imagine, par des humains) de courriers envoyées en divers lieux pour espérer atteindre le destinataire. C'est peut-être une particularité du courrier maritime - et une exception au principe d'inviolabilité des correspondances !

 Et voilà que pendant que j'écris cela, Le Monde sort aussi un article là-dessus :

Chapô : 

Plus de cent missives scellées, jamais lues depuis 1758, dormaient dans un carton des Archives nationales britanniques. Le contenu de 75 d’entre elles, adressées à des marins français faits prisonniers par les Anglais durant la guerre de Sept Ans, a été déchiffré. 

 

samedi 28 octobre 2023

Des timbres en peau humaine...

 

 C'est dans un polar helvétique que ça se produit. 

 Le Philatéliste, par Nicolas Feuz, tout à la fois écrivain et procureur.

 

quatrième de couverture :

Course contre la montre dans une Suisse pas si bucolique

À l'approche de Noël, un vent d'effroi parcourt la Suisse. Un tueur organise un jeu de piste sordide avec des colis postaux. Sa signature ? Des timbres-poste fabriqués à partir de peau humaine.
L'inspectrice de la Police judiciaire genevoise Ana Bartomeu est saisie de l'affaire. Son enquête va la conduire des beaux quartiers de Genève à la vieille ville d'Annecy, des impasses sombres de Lausanne aux rues pavées de Delémont. Réussira-t-elle à démasquer cet assassin mystérieux que les médias suisses et français ont surnommé Le Philatéliste.


jeudi 12 octobre 2023

Envoyer des cartes postales, c'est tout ce qui leur reste (et c'est pas du postcrossing)

 

Le correspondant du Monde à Moscou (l'excellent Benoît Vitkine) relate l'histoire de ces Russes qui écrivent des cartes postales aux prisonniers de guerre (ou bien faut-il plutôt parler de prisonniers d'opinion) - des Russes eux-mêmes embastillés pour ne pas penser comme il faut - afin de les soutenir. 

Ce sont des courageux (car il y en a !) qui se réunissent chaque mois pour des séances d'écriture où ils tentent d'égayer la vie de ces prisonniers, qu'ils ne connaissent pas, en leur racontant le quotidien, de menus détails qui ramènent à la vie et apportent un peu d'air frais, les réhumanisent.

Sur la photo, on dirait un inoffensif meet-up.

Miraculeusement, ils ont encore le droit de se livrer à leurs séances de stylos et de cartes postales (des armes par destination, pour sûr !), mais on comprend bien que ça ne durera peut-être pas.

L'article se termine ainsi :

 Ce 28 septembre, aussi, la Douma a adopté une nouvelle loi répressive, prévoyant jusqu’à cinq ans de prison pour les faits de « justification de l’extrémisme ». N’importe quel message de soutien à un prisonnier peut être inclus dans cette catégorie. « Moi-même, je ne sais plus ce qui est dangereux ou pas, concède Lilia Manikhina, qui fait désormais venir un juriste aux soirées. Mais notre responsabilité est trop importante : c’est le meilleur de la Russie qui est aujourd’hui en prison. ».

 A Moscou, écrire des cartes postales, « le dernier combat politique autorisé » Le Monde 2 octobre 2023 Benoît Vitkine, correspondant permanent


lundi 11 septembre 2023

Coup de gueule

 Ça ne deviendrait pas un peu lassant par hasard ?...

Jamais vu un tel manque de diversité dans les pays tirés. Si ça continue, les Allemands, les russes etc. vont s'envoyer des cartes entre eux. D'ailleurs, c'est quand qu'on oblige tout le monde à envoyer et recevoir de son propre pays ? Vu la situation, ce serait la moindre des choses, histoire que tout le monde soit mis à contribution.

Le système, faute d'être réformé, est devenu injuste et pénalisant pour les gens des pays plus rares, et contribue à les faire fuir, ce qui ne fait qu'augmenter le problème. Mais continuons ainsi.

 De France, on paie un timbre de plus en plus cher, on envoie et on reçoit d'une nombre de pays de plus en plus réduit. On sert de danseuses pour mettre de l'agrément aux gros pays qui récupèrent plus souvent des destinations intéressantes pendant qu'on fait les soutiers pour envoyer aux trois gros (et recevoir d'eux, parce que là aussi il n'y a plus de diversité).

L'effort n'est pas partagé, c'est inacceptable.

Et j'ajoute : beaucoup trop souvent, en réception : des cartes moches, et un message pas intéressant. Je ne pensais pas qu'au bout de 10 ans de postcrossing, j'en arriverai là, vraiment pas. Je pensais naïvement que çà ne pourrait qu'aller de mieux en mieux, alors que c'est de pire en pire.





mercredi 16 août 2023

ah ! celle-là, je ne la raterai pas !

 C'est par vagues. Je peux passer des mois, des années, sans y aller, et puis je suis prise d'une folie furieuse d'y revenir encore et encore.

Où ça ? 

Dans les musées. Le plus souvent pour voir des expositions temporaires, mais aussi pour voir le fond du musée.

Le 14, je suis allée au Muséum National d'Histoire Naturelle (au MNHN, voire au Jardin des Plantes comme on dit pour abréger) voir l'exposition sur les félins. Je me suis régalée malgré le trop de monde, en réalité, passé le début de l'expo, qui attire beaucoup les enfants, on entre dans le dur, ce sont les relations entre les félins et les humains, on a là plus de culture que de nature, des pièces du Louvre et autres musées, ça devient sérieux, avec des sujets plus compliqués, et les enfants passent vite. On peut se concentrer tranquillement.

Au Petit Palais (Sarah Bernhardt), dans la crypte de l'ïle de la Cité, au Louvre bientôt (l'Italie), au Musée d'Art Moderne un peu plus tard (Nicolas de Staël), au musée Gustave Moreau aussi, et dans quelques autres endroits, je suis insatiable, plus rien ne m'arrête. Sans parler des boutiques où je rentre directement, comme celle du Musée du Moyen-Age mais ce n'est pas toujours d'un accès facile si on ne rentre pas d'abord dans le musée, cela dépend des lieux. Cela dépend aussi des situations je suppose, j'ai un droit d'accès gratuit aux musées et un accès spécifique coupe-file, donc les choses vont plus vite dans mon cas.

Si je parle de musées et d'expos ici, parce qu'il faut faire le lien avec la carte postale, c'est pour les boutiques de musée, la sucrerie avant le retour. Dans un contexte où tant de lieux de vente de cartes postales ferment, où on trouve de moins en moins de cartes (surtout françaises, histoire d'envoyer un peu de sa culture), la visite des boutiques de musée est de nature à rassurer le postcrosseur. Il y a bien encore des cartes postales.

Il y a celles qui représentent le fond du musée, souvent vendues des années durant, mais aussi les cartes temporaires (qui songe à en faire une collection spécifique ?) qui ont un grand intérêt parce qu'on sait qu'on ne les verra pas forcément souvent ni longtemps. Elles sont par nature éphémères.

Parfois elles reproduisent des œuvres présentées lors de l'exposition, parfois, comme c'est le cas pour l'expo du MNHN, elles tournent autour. Ils vont rechercher des œuvres en relation avec le sujet. 

C'est un grand plaisir de prolonger une exposition, il est fréquent que revenue chez moi, je me mette en recherche d'informations, voire d'achats de livres, de reproductions (si ce n'est déjà fait dans la boutique). Une expo réussie laisse une trace et me donne envie de poursuivre, de creuser. Les cartes postales, qu'on garde, qu'on envoie, font aussi partie du souvenir qui restera, des années après, de ce moment.

J'ai quelque part des dizaines de cartes postales correspondant à des visites de musées ou d'expos datant des années 90, quand je suis arrivée à Paris, ou de musées étrangers, et quand je les regarde de temps en temps, c'est un peu comme des photos, elles font surgir des souvenirs précis du jour où ça s'est passé, malgré l'ancienneté. Là, on peut dire qu'elles touchent à quelque chose d'émotionnel. Celles-là ne seront pas envoyées (sans même parler du fait qu'elles sont parfois un peu jaunies).


Petit Palais - Sarah Bernhardt se termine le 27 août, vraiment à ne pas manquer, je ne sais pas s'ils prolongeront mais cela le mériterait. Cette femme a connu 1000 vies et on s'aperçoit qu'on la connait très mal. J'y ai trouvé quelques cartes à la sortie, pas autant que j'aurais voulu, mais j'ai pris aussi beaucoup de photos par moi-même.

Crypte de l'ïle de la Cité, pour en apprendre sur Paris avant Paris   

MNHN - exposition Félins jusqu'en janvier 2024 (Grande Galerie)

Musée d'Art Moderne - Nicolas de Staël à partir de septembre

Louvre - Naples à Paris

Musée du Moyen-Age (Cluny) 

et bien d'autres encore.

 

dimanche 2 juillet 2023

Une expo et un podcast

"Je collectionne les cartes postales" Valérie Mréjen

expo en cours jusqu'au 22 juillet au 45 rue Chapon, Paris 3ème (métro Arts et Métiers ou Rambuteau)

et un podcast de 43 minutes sur France Culture :

"Collectionner les cartes postales permet de refaire le monde tel qu'il n'est pas". A méditer.


lundi 24 avril 2023

Semeuse ! De cartes postales, de livres, et pourquoi pas de graines...

 Il y a le postcrossing, le bookcrossing, et... le seed bombing. Bien que cette activité ne soit pas reliée immédiatement aux deux premières; je ne peux pas m'empêcher de faire un lien.


Laisser des graines à Mère Nature, quelque part, et espérer qu'elles germent, qu'elles deviennent une plante, une fleur, une herbe fine, un légume, peut-être même un arbuste ou un arbre...

Cela fait longtemps que j'en avais entendu parler, et cette année, je m'y mets. 

J'avais l'impression que ça allait être compliqué, salissant, chronophage. En fait c'est juste chronophage (un peu). Il faut s'organiser.

Le seed bombing consiste à lancer des petites boules de graines un peu partout : une friche, un trou dans un mur, un endroit qui parait un peu abandonné, un bord de chemin, un terrain vague, une jardinière délaissée, le pied d'un arbre, un rond-point tristounet, un endroit difficile d'accès (la boule peut se lancer de loin).

 

Alors, comment fait-on ?

Ca se prépare très simplement, avec de l'argile, du terreau, de l'eau, une bassine ou un saladier, et des graines. Il vaut mieux mettre des gants parce que l'argile colle vraiment aux doigts.

On commence par déposer de l’argile dans la bassine, on mouille un peu, on malaxe, puis on ajoute du terreau et on malaxe encore, au besoin en ajoutant un peu d'eau de nouveau, l'ensemble doit être malléable mais pas trop liquide (sinon, ajouter de la terre). Argile et terreau sont utilisés en quantités à peu près égales (certains disent un peu plus de terreau que d'argile), on forme une boule. Avec le pouce on creuse un trou dans cette boule pour lui insérer quelques graines, et on referme la boule.

A ce sujet, tout dépend aussi de la forme des graines, je pense que les graines rondes et/ou bien dures peuvent être directement ajoutées dans le mélange des terres destiné à former des boules. Par contre certaines graines sont plus fragiles d'aspect, elles sont oblongues, et il vaut mieux éviter de les pétrir et les ajouter plutôt dans la boule déjà formée.

La boule doit sécher au moins 24 heures (je dirais plutôt 48 heures, elles deviennent bien dures et solides et ne risquent pas de s’effriter ou se briser en étant jetées de loin parfois). Je les fais sécher à plat, dans la baignoire, et posées sur une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé ou au fond d'une bassine (mais chacun fait comme il veut). Dans les petits espaces, cela peut vite être assez invasif, c'est pourquoi il faut bien s'organiser, prévoir quand on sort les boules et être disponible à J+2 après leur création, etc. Également, si on tarde trop, elles risquent de commencer à germer, et ensuite en les lançant, on va abimer les germes. 

De ma toute petite expérience, certains germes apparaissent très vite, d'autres sont très lents, donc là aussi un peu de recul et d'habitude sont nécessaires.

Avril et mai sont les mois les plus adaptés pour cette activité, on peut aller jusqu'à juin s'il ne fait pas trop chaud (il est préférable en effet qu'il pleuve dans les jours qui suivent).. Ensuite d'autres plantations peuvent être faites de nouveau en automne, qui pousseront au printemps suivant, mais je ne me suis pas encore penchée sur la question.

Enfermées dans leur gangue d’argile et de terre, elles sont protégées des oiseaux, qui ne devraient pas pouvoir les dévorer avant leur germination.

C'est une chouette activité, qui peut être faite avec des enfants, pour les initier au jardinage un peu différent. C'est une activité pour urbains sans jardin, mais aussi pour tout le monde, un muret, un endroit difficile d'accès : hop, une boule de graines.

Je fais même l'essai d'en déposer dans des pots de fleurs au bord de mes fenêtres, elles viendront ainsi étoffer des plantations qui se sont dégarnies et elles pourront raciner dans la terre du pot en créant dans de petits endroits un mix de fleurs qui pourrait être sympa (si ça pousse !). Cela me permet aussi de tester si ces petites bombes de graines poussent bien car celles que je laisse ailleurs, je n'aurai pas forcément toujours la possibilité de savoir si elles ont poussé, je vais en laisser parfois loin de chez moi !

J'achète l'argile sur internet, celle que je prends est l'argile verte concassée Cattier vendue par sacs de 3 kilos, c'est une argile pour se faire des masques au départ. mais on peut utiliser toutes les argiles : blanche, rouge ou verte. L'argile qui sert à faire de la pâte à modeler peut aussi être utilisée. L'argile concassée fond très rapidement au contact de l'eau pour former une pâte.

 Pour le terreau, c'est un terreau classique. Certains mettent aussi de l'engrais mais j'avoue que par peur de mal doser, je n'en ai pas mis pour le moment. J'ai toutefois un engrais fait de fientes de poules qui pourrait bien se mélanger au substrat sans risquer de polluer ou de brûler la plante. Il ne faut pas oublier que ces boules sont jetées dans des milieux parfois hostiles, où la terre est pauvre, et que leur donner une bonne nourriture au départ augmente leurs chances de pousser. 

Il y a des endroits protégés où il ne faut pas jeter ces boules, comme les parcs naturels et tous les lieux où poussent des plantes protégées et particulières aux lieux.

Ces questions sont moins sensibles en ville. 

Il faut aussi éviter les plantes invasives, venues d'ailleurs et qui se sont souvent déjà développées dans nos contrées au détriment de la flore locale.

Ces plantations ont pour but de favoriser la biodiversité, attirer les insectes utiles, les papillons, les oiseaux, et bien sûr, pour l'agrément des humains. Elles peuvent aussi contribuer à améliorer les sols, tant leur qualité, qu'en les fixant et en participant à la lutte contre l'érosion.

Beaucoup de ces plantes se ressèmeront, aussi faut-il éviter les graines hybrides ou encore avec celles portant l'intitulé l'intitulé F1, qui sont des graines stériles (c'est écrit sur le paquet).

Quelques idées de graines (liste non exhaustive) :

Bien sûr chacune a ses besoins, certaines pour l'ombre, d'autres pour le soleil, il faut aussi tenir compte du climat local, on ne plantera pas la même chose en Angleterre ou en Norvège et dans le sud de l'Espagne.... A voir d'ailleurs si des cactées ne peuvent être semées par ce moyen dans les régions chaudes.

ciboulette (qui donne de jolies fleurs)

bleuets

coquelicots

cosmos

soucis

tournesols

nigelle

sauges (dont la sauge des prés)

pavots

plusieurs sortes de trèfles

moutarde

mélanges spéciaux rassemblant plusieurs plantes (mélanges de fleurs mellifères, mélanges spéciaux zones d'ombre, mélanges pour jachère, mélanges pied de mur, mélanges de plantes grimpantes,...)

chardons (qui attirent le chardonneret)

valériane (zones humides)

aneth

ipomée

oeillets d'Inde

bourrache

ail des ours

rose trémière

hostas (zones d'ombre)

capucines

pois de senteur

digitale pourpre

ancolie

...

Au niveau des légumes, je n'ai retenu que des pois d'une variété naine (Kokopelli) parce que je trouve leur port joli. Mais rien n'interdit de faire des boules de graines de tomates ou autres, sachant toutefois que ce type de plantation va avoir besoin d'eau régulièrement pour donner des fruits ou des légumes.

Dans les derniers essais faits, j'ai mis 6 boules de graines dans les alvéoles d'une boîte d’œufs en carton (en enlevant le couvercle). Les racines des plantes sont réputées pousser très facilement à travers la boîte et la boîte est biodégradable (choisir les boîtes de couleur neutre pour éviter des transferts de couleurs dans la terre). Cette présentation permet de créer un petit massif, elle peut être utilisée dans son propre jardin, ou dans tout lieu où il n'est pas nécessaire de jeter les boules à distance. 

Parmi les boules que j'ai posées directement dans mes pots de fleurs, certaines commencent à germer ! Elles bénéficient d'un arrosage régulier, et lorsque les plantes auront bien poussé, je ferai des apports de terre à la surface du pot. Également, j'éliminerai une partie des germes s'ils sont trop nombreux pour n'en conserver que les plus vigoureux. Évidemment, ce travail de jardinier ne peut être fait lorsqu'on laisse les boules dans la nature, donc le résultat y sera peut-être différent.

 

Une pratique ancienne, qui a connu un regain ces dernières années

Le seed bombing a connu un regain ces dernières années, en lien avec le guerilla gardening dont il est un des aspects (activisme vert), on le fait remonter généralement au début des années 70 à New York.

Mais des peuples confrontés à des terres pauvres, des climats difficiles, ont semble t-il depuis toujours utilisé la technique des boules de graines pour semer notamment dans les anfractuosités des murs ou des endroits plus difficiles d'accès.

Il me semble que si j'avais un jardin, j'adorerais aussi y lancer ces petites boules de graines pour voir ce qui en sort un peu plus tard. 

A propos de leur taille, elle est généralement d'un diamètre allant de 10 à 80 millimètres. Il ne faut pas mettre trop de graines dans chacune, elles se feraient concurrence et risqueraient de dépérir. A titre d’exemple, dans des boules de taille moyenne, j'ai mis de 2 à 3 graines de tournesol dans chacune, ce qui est déjà sans doute trop, je manque encore de recul. Avec un paquet, selon les variétés, on peut créer environ 12 boules de taille respectable (plus évidemment avec de toutes petites boules, mais cela réduirait l'apport en terre). J'ai aussi fait des mélanges de deux espèces différents, soit 2 paquets de graines, et du coup, c'est presque 25 boules.  On conseille aussi de jeter des boules pas trop loin les unes des autres, au cas où l'une ne donnerait rien.

J'espère revenir avec des bonnes nouvelles de toutes mes plantations en cours et à venir, c'est du boulot parce qu'il va falloir suivre, et revenir régulièrement voir se qui se passe. 

Le coin où j'habite est plutôt vert, avec beaucoup d'initiatives de plantations qui ont vu le jour ces dernières années, au pied des arbres, dans des bacs de plantes et de fleurs déposés par les habitants dans les petites rues piétonnes devant les maisons (et même dans les rues plus grandes), les jardins partagés, etc. Nous ne sommes plus, et c'est heureux, à l'époque des tristounets géraniums uniformes, les gens rivalisent d'ingéniosité et d'originalité (mais aussi d'utilité) dans leur choix de plantes, faisant du printemps un moment particulièrement attendu.

billet du 24 avril et mise à jour le 1er mai 2023

14 mai 2023

Je suis repassée à un endroit où j'ai mis ces petites boules, et hourra youpiii ça marche, ça germe. Si tout va bien, à cet endroit là, de merveilleux tournesols devraient voir le jour.

Ce sont des bacs de plantes entreposés directement dans la rue, certains semblent en déshérence, d'autres ont des plantes qui sont là depuis longtemps, aussi je ne sais pas si c'est entretenu.

D'autres bacs, près de restaurants, reçoivent régulièrement des mégots, dans une petite rue, c'est une bouteille de bière que j'ai trouvée dans le bac à côté de la boule de graines... Donc bon il va falloir être vigilant et faire du ménage si les riverains immédiats ne le font pas... 

J'ai choisi des bacs (bacs mis directement dans la rue) qui sont régulièrement très bien entretenus et où les habitants font déjà pousser quelque chose avec de l'arrosage régulier pour mettre des boules comportant des graines de cosmos, qui ont besoin d'eau (une plante aux fleurs superbes mais plutôt à réserver pour un usage domestique alors). C'est la limite du seedbombing, j'en suis consciente, les plantes gourmandes en eau ne sont pas adaptées, et les sècheresses qui se multiplient ne vont rien arranger.

Il y a eu beaucoup d'autres choses, mais parfois je ne peux pas voir ce qu'il advient, parce que je n'ai pas un accès immédiat au lieu, il faudra que la plante ait suffisamment poussé pour qu'elle soit visible. Mais j'ai semé en bien des endroits, et il m'en reste encore un bon paquet (de bons paquets, de graines)... Je découvre tout le temps de nouveaux endroits possibles... La ville a besoin de graines, de fleurs, qui sont là non seulement pour l'agrément de nos yeux mais pour s'intégrer dans toute une chaîne du vivant, alors semons, semons...

Mise à jour le 23 juin 2023

J'aurais bien aimé revenir avec des photos d'abondance, de récolte (non, pas de récolte !), de germination, de tiges hérissées et bien sûr de fleurs, ce ne sera pas le cas. Je ne suis pas revenue partout pour tout vérifier en détails non plus, certains endroits sont trop difficiles d'accès ou bien comportent déjà des végétaux, et c'est difficile de distinguer... 

J'ai le souvenir d'avoir mis des graines dans mes propres pots il y a quelques années, qui ont commencé à donner des résultats deux ans après, je me souviens d'une bourrache en particulier.

Pour le moment, les résultats sont assez maigres, il faut bien en convenir. Mais ça me donne l'occasion de tirer des leçons de l'expérience, et de penser à réajuster quelques petits trucs, ceux sur lesquels je peux avoir une influence, en tous cas.

A partir du 16 mai et jusqu'à tout récemment (je dirais jusqu'à la semaine dernière), il n'y a pas eu une goutte de pluie sur Paris. Depuis il y a eu des pluies parfois violentes mais brèves, des pluies d'orage, et nous repartons pour encore de la chaleur (quelle plaie).

Voilà qui donne l'occasion de toucher du doigt la nature aléatoire de l'activité, et aussi de se convaincre que quelque chose ne tourne plus rond dans notre climat (même si on nous dit de ne pas confondre climat et météo, nous sommes nombreux à voir qu'un printemps aussi chaud est quelque chose de tout à fait anormal, qui relève de la nouvelle normalité plutôt).

Quand on regarde les paquets de graines vendus pour être semés au printemps, tous donnent pour indication d'effectuer le semis entre avril et mai (pointe d'activité) ou entre mars et juin. Dans la réalité des conditions climatiques actuelles, je crois qu'il faut s'y mettre dès le mois de mars, et arrêter vers la mi-avril, pour espérer que les boules de graines bénéficient d'un peu d'eau dans les semaines qui suivent, c'est le moment crucial.

Le risque à éviter, c'est les gelées tardives, qui peuvent survenir jusqu'à avril en général.

Ce que je ferai l'année prochaine : m'y mettre beaucoup plus tôt, et arrêter beaucoup plus tôt aussi.

Celles de boules qui ont été posées dans mes pots de fleurs (là où il y a déjà une plante) poussent, même si c'est lent. Elles sont arrosées régulièrement.

Après avoir changé cela, il y a une deuxième chose à faire peut-être :

Dans tous les conseils que j'ai lus sur les seed bombs, ce n'est jamais dit, pourtant c'est un conseil qui est habituellement donné en matière de semis. Il est conseillé de faire tremper les graines 24 heures dans de l'eau avant de les semer, pour favoriser la germination. 

 

Une nouvelle série de graines sera lancée à l'automne, dans ce cas il s'agira de graines qui devront passer l'hiver dans leur gangue protectrice pour (peut-être) germer au printemps. Là aussi il faudra espérer l'aide des éléments, un hiver pas trop froid, ni trop doux qui pourrait faire germer les graines trop tôt...

Et puis une reprise au printemps, voire dès la fin de l'hiver, dès début mars. 

Certaines graines seront évitées, je pense en particulier aux cosmos qui sont très difficiles, et réclament beaucoup d'eau pour germer. Un essai sur une jardinière de rue, que j'arrose pourtant abondamment (parce qu'elle est facile d'accès et proche de chez moi) donne des résultats très maigres. Il faut peut-être considérer que certains végétaux ne sont plus adaptés au climat parisien, où on n'a jamais vu autant d'espèces des pays chauds pousser.

Dans un supermarché proche, les employés ont eu l'idée d'agrémenter le rayon légumes, qui est situé dans un sas en extérieur (plus exactement, dans une sorte de terrasse vitrée mais ouverte toute la journée puisque les clients entrent et sortent par là), de plantations de fruitiers. C'est ainsi qu'un superbe abricotier pousse et donne abondance de fruits. Voir pousser des abricots à Paris, ravissement ou inquiétude, je ne sais. Surprise en tous cas. Je précise que le grand pot qui contient cet arbre est là toute l'année, il ne sort pas de chez un pépiniériste depuis quelques semaines.

Il existe bien la fameuse tradition des pêchers de Montreuil, mais justement ceux-ci ont pu pousser grâce à des soins particuliers, protégés par des murs, comme l'a été et l'est toujours le potager du roi, à Versailles, par exemple.


lundi 17 avril 2023

et l'Afghanistan ?

 Un article évoque la situation pour le moins bizarre (mais pas si étrange) de la poste afghane sous le régime des Talibans, qui peut émettre des timbres, mais ne peut pas les vendre pour affranchir des courriers pour le moment...

la poste afghane dans Timbres magazine, article dont la teneur surréaliste est relayée par Pierre Jullien sur son blog.

Cela me remémore un excellent et très émouvant article paru il y a plusieurs années dans la revue XXI, "le facteur de Kaboul", où le fonctionnaire accomplissait chaque jour des petits miracles en distribuant du courrier dans des rues bombardées, sans numéro, et parfois sans adresse précise... Un travail quotidien de limier, une véritable enquête pour retrouver le destinataire.


Il y a eu aussi dans la presse nationale plus récemment, forcément, des articles sur les petits miracles réalisés aussi par la poste ukrainienne, et comment on a redécouvert combien elle était importante en temps de guerre : lettres, paquets, argent, elle reste un lien et est très aimée. 

 

La poste ukrainienne, ligne de vie dans un pays en guerre

"Le timbre, redevenu très prisé dans un pays privé d’électricité et d’Internet, s’est transformé en symbole de résistance. Dans des territoires libérés, M. Smelyansky les signe et les distribue comme des autographes. Chaque sortie est guettée avec autant de ferveur qu’une superproduction hollywoodienne. « Acheter un timbre, c’est à la fois acheter un morceau d’histoire, rendre hommage à l’armée et l’aider, puisque tous les profits lui sont reversés », observe le patron d’Ukrposhta (...)."

Guerre en Ukraine : des colis qui racontent le conflit

Dans l'article de Timbre Magazine évoqué plus haut, on apprend aussi qu'une oeuvre de Banksy fait l'objet d'un timbre en Ukraine, sorti en février dernier.


dimanche 12 mars 2023

Arte : documentaire sur la carte postale pendant la Grande Guerre

Un court et très instructif documentaire de 18 minutes sur la carte postale pendant la Première Guerre Mondiale, où est bien mise en relief son importance stratégique et psychologique pour les couples séparés, et les familles, mais aussi pour l'État en guerre : soutenir le moral des troupes.

Ce documentaire fait partie de la série Faire l'histoire sur Arte, qui passe l'histoire au prisme des objets, et consacre un épisode à : La carte postale, héroïne de guerre

racontée et présentée par Clémentine Vidal-Naquet, historienne.

Le documentaire est accessible en français, en allemand, et en français sous-titré anglais et espagnol. Il est disponible sur la chaîne franco-allemande en replay jusqu'à octobre 2024.

Dans la frénésie d'échanges qui prévalait (les chiffres donnent le vertige), on apprend que les couples pouvaient s'écrire une carte postale et une lettre à la fois, également parce que les cartes postales avaient plus de chances de parvenir et de n'être pas censurées.  

La production explose : cartes patriotiques, mais aussi cartes tendres rappelant le foyer, ou encore cartes licencieuses, pour pallier l'éloignement. Il est intéressant de noter que ces cartes ne sont qu'une représentation très atténuée des horreurs du conflit, et une mise en scène un peu mièvre qui n'est pas destinée à montrer la réalité et la cruauté du vécu quotidien des soldats, elles constituent avant tout une soupape, une échappatoire, une illusion de continuation de la vie d'avant où on évoque les sujets de tous les jours et où on discute des décisions à prendre pour la vie de la maison, un peu comme on le ferait autour d'une table.

Le tout bénéficie de la franchise postale, le poilu pouvant recevoir et envoyer du courrier dispensé d'affranchissement.


Quand j'ai commencé ce blog, j'étais loin de me douter que je tomberais sur autant de sources en lien avec la carte postale, et je suis toujours aussi surprise de constater à quel point elle a inspiré tant de créations, d'analyses, dans des champs extrêmement variés : histoire, littérature, essais, sociologie, etc. on la retrouve partout !

A propos des cartes sur la Grande Guerre et la période un peu antérieure, j'en avais présenté quelques unes ici, trouvées chez des vendeurs de cartes anciennes dans des boutiques tout aussi anciennes, situées dans les passages des 2ème et 9ème arrondissements. J'avais censuré, je crois, une d'entre elles qui montrait un chien pissant sur un casque à pointe, mais pourquoi ne pas la mettre, elle a sa place dans l'histoire, aujourd'hui où les relations sont apaisées. Le documentaire éclaire bien le sens de cette iconographie, d'ailleurs.

 

samedi 4 mars 2023

Le timbre, une révolution postale

 Sur le site du magazine L'Histoire, un article-interview de Sébastien Richez, spécialiste d'histoire postale :

Le timbre, une révolution postale.

La suppression du timbre rouge (prioritaire) aura suscité une avalanche d'articles, et beaucoup de larmes de crocodile. C'est intéressant d'avoir aussi un point de vue d’historien.

 

"En 2022, 7 milliards de plis ont été distribués dans l’année. Les prospectivistes estiment qu’à la fin de la décennie il n’y aura plus que 3 milliards de lettres échangées annuellement en France. C’est le même nombre de plis qu’en 1913"


"Dans les grandes villes, au début du XXe siècle, il y a entre deux et quatre distributions de courrier par jour en fonction de leur typologie. A Paris on compte même jusqu’à onze tournées journalières : trois pour les lettres, deux pour les cartes postales, deux pour la presse (matin et soir), deux pour les courriers d’affaires et encore pour les échantillons."

 

Deux autres articles intéressants du même auteur :


Le facteur rural en France avant 1914

Où l'on apprend que le facteur rural à une époque effectuait sa tournée sept jours sur sept, dimanche compris, des tournées extrêmement longues, jusqu'à 32 kilomètres par jour voire plus (en 1865, 2 684 tournées dépassaient les 28 km; en 1887, il y en avait 9 789), et avait droit à douze jours de congés par an. Il était souvent nourri (et abreuvé) par l'habitant. S'il devait être absent, sa paie était transférée à son remplaçant.

Il n'obtient que tard une Indemnité de chaussures, maigre, et longtemps la bicyclette est considérée comme saugrenue. Les premiers cyclistes voient le jour vers 1890, après vingt ans d’hésitations postales, et encore, est-ce aux frais de l'agent, l’administration faisant mine de tolérer cette pratique. J'avais lu ailleurs que l'uniforme lui aussi venait d'une initiative des agents, et qu'ils se le procuraient sur leurs propres fonds au départ.

L'auteur parle de "sacerdoce postal", de "soutane postale", tant le métier est contraignant et qui plus est, très mal payé en comparaison avec d'autres métiers comme ouvrier qualifié ou terrassier.

Cet article est une mine de renseignements sur une époque.

et aussi :

Postiers et facteurs en France depuis deux siècles.


mardi 21 février 2023

mix : prochains thèmes des timbres Europa & Euromed & autres évènements récurrents (ou pas)

 

Timbres Europa, programme pour les 3 années :

2023 : la paix, valeur suprême de l'humanité (visuel commun à tous les pays)

2024 : flore et faune sous-marines (était prévu en 2023, mais la Paix est apparue comme particulièrement plus urgente)

2025 : découvertes archéologiques nationales

 On ne trouve plus depuis plusieurs années sur le site Europa le résultat du vote annuel, à moins que le lien soit différent.

Pour les dates de sortie en 2023, on les trouve ici. Le timbre français est prévu, selon le programme philatélique, le 9 mai 2023. Je trouve personnellement qu'il sort toujours un peu tard.

Précision : comme on le voit sur le lien que j'ai donné, le visuel est le même pour tous les pays participants, avec une personnalisation comme le montre le timbre autrichien présenté : la phrase : "Paix, valeur la plus importante de l'humanité" rédigée dans la langue du pays.


Euromed

Concernant le timbre Euromed, en 2023, le thème retenu est : festivals de Méditerranée : à noter que le mot "festival" en anglais peut avoir une autre connotation :"a day or period of celebration, typically a religious commemoration".

 

Timbre de l'année 2022, 6 catégories 

Et enfin, le vote pour le timbre de l'année (France), 32ème édition, jusqu'au 9 avril.

 

 Festivals autour de la correspondance

A noter aussi, le festival de la Correspondance, déjà ancien, a pour thème cette année : Lettres d'amour et de haine, il se déroule à Grignan dans la Drôme, du 4 au 8 juillet 2023.

Pas de nouvelles du festival Paris'écrit, lancé en mai 2019 pour promouvoir la correspondance, et qui a, il est vrai, joué de malchance par la suite avec la crise du covid, j'ignore s'il sera réanimé. 

 

Musées

Au musée de la Poste, une expo temporaire : "Jouez, postez" présentée ainsi sur le site de l'établissement :  

"Du 1er décembre 2022 au 14 mai 2023, le Musée de La Poste propose au public de traverser un siècle d’histoire à hauteur d’enfant, quand La Poste s’invitait à l’école ou à la maison par le biais de planches pédagogiques, de jouets, de jeux de société, de livres de jeunesse ou d’émissions de télévision."

Plusieurs évènements sur le thème du jeu certains jours : visites ateliers, visites contées, ...

 

 Aux États-Unis, le MFA de Boston se présente comme un des lieux détenant le plus grand nombre de cartes postales, quelques 130 000 cartes, et y consacre une page de son site, ainsi qu'un module de recherche. Il est question par exemple d'une collection de cartes japonaises, de cartes dédiées au rock, ...

 

En matière de cartes postales, ici, la BNF devrait avoir une super collection puisque, soumis au dépôt légal, ces petits cartons devraient lui être envoyés pour toute parution, mais on ne sait pas trop ce qu'il en est en réalité.

 J'apprends qu'il a existé à Paris, entre 2004 et 2015, un musée des lettres et manuscrits, qui a dû fermer pour de sombres motifs.

 

lundi 6 février 2023

Epistolia

Un site pour trouver des correspondants et échanger des lettres : Epistolia.

Le Monde vient d'en faire un article

 ou encore ici.

Le site a été fondé en 2019 et compte bientôt 4000 membres, l’inscription est gratuite. Les deux-tiers des membres ont moins de 35 ans. Le site est ouvert uniquement aux majeurs.

C'est un club fondé en France, mais il est possible d'échanger dans d'autres langues que le français.

Le principe est de demander un(e) correspondant(e) et de s'engager, des deux côtés, à écrire dans les 15 jours. Il est également possible de demander une nouvelle adresse, en respectant un délai de 30 jours. Ce n'est donc pas de l'envoi en série, il s'agit d'approfondir une relation épistolaire.

Les langues acceptées sont : français, anglais, espagnol, italien.

On s'inscrit dans la catégorie 18-34 ans ou : 35 et plus.

Les pays autorisés sont : France, Belgique, Suisse, USA, Canada, Italie, Espagne, Luxembourg.

On peut trouver curieux que ce soit aussi restrictif, surtout quand on compare avec le postcrossing, mais c'est un petit site. Peut-être que les administratrices veulent aussi garder le contrôle en n'autorisant que des langues qu'elles parlent et un nombre réduit de pays.

Enfin, last but not least, il est précisé à l'inscription que toute entreprise de séduction est proscrite, c'est un site pour des échanges amicaux :)